Le ministre des moudjahidine, Mohamed Cherif Abbas, a affirmé lundi que son ministère déplorait en matière d'écriture de l'histoire, la parution à l'étranger d'ouvrages qui mettent sur un pied d'égalité "la victime et le bourreau". "Il n'est pas possible de présenter un produit de qualité vu le déficit en matière d'écriture de l'histoire", a indiqué Cherif Abbes, invité de la chaîne I de la radio nationale, soulignant toutefois qu'il y avait "des personnes qualifiées dans ce domaine et considérées comme des références". Il a précisé à ce propos, que les auteurs d'ouvrages édités à l'étranger "mettent sur un pied d'égalité la victime et le bourreau, de même que la résistance du peuple algérien, ses luttes et souffrances avec l'occupant" qualifiant cela de "dénaturation". Cherif Abbas a souligné que plusieurs auteurs algériens publient des ouvrages historiques "intègres", rappelant que l'écriture de l'histoire a besoin de "matière brute" et appelant tous ceux qui ont participé à la révolution de rédiger leurs mémoires. Les ministères des moudjahidine et de la défense nationale prennent en charge les frais d'édition de ces mémoires, a-t-il tenu à dire. A une question sur le nombre d'ouvrages que compte publier son ministère, il a rappelé que l'important ne résidait pas dans le nombre mais dans le contenu, ajoutant que le ministère avait programmé dans une première étape "500 titres entre édition, et réédition, traductions et mémoires". Il a rappelé dans ce contexte, la poursuite du projet de réalisation de la série "Amjad Al Djazair" (Les gloires de l'Algérie) qui sera présentée sous forme de livrets élaboré par un nombre d'enseignants spécialisés dans l'histoire. Concernant la récupération des archives de l'Algérie en France, Cherif Abbas a indiqué que l'Algérie n'a pas récupéré la totalité de ses archives, et ce qui a été récupéré "ne peut être évoqué", considérant cela comme "infime". A cette occasion, il a fait remarquer que "les déclarations du président français François Hollande sur les relations algéro-françaises, lors de sa campagne électorale, sont encourageantes laissant présager un meilleure image pour les relations bilatérales au service de l'intérêt des deux peuples", ajoutant que l'Algérie attend aujourd'hui des actes concrets. Concernant les préparatifs des festivités du cinquantième anniversaire de l'indépendance, le ministre des moudjahidine a affirmé qu'elles étaient fin prêtes et chaque partie concernée devra diffuser son contenu aux citoyens. Quelle que soit l'ampleur des festivités, a-t-il poursuivi, nous ne donnerons jamais toute sa grandeur à l'évènement car il reste "le couronnement d'une lutte héroïque et le fruit de grands sacrifices", soulignant qu'elle est une commémoration précieuse pour tout Algérien fier de sa patrie et de sa révolution. Il a rappelé par ailleurs, que 20 documentaires sur un total de cent en préparation seront diffusés sur les chaînes algériennes à partir du 5 juillet, rappelant la fin de la réalisation d'un long métrage dédié au chahid Ahmed Zabana. Le film sera présenté dans toutes les salles de cinéma dans l'attente d'autres réalisations sur les leaders de la révolution dont le colonel Lotfi, Larbi Ben Mhidi et Krim Belkacem. La célébration du cinquantenaire sera marquée également par l'édification de stèles commémoratives dans l'ensemble des chefs-lieux de wilayas notamment à Alger qui verra, selon lui, l'inauguration d'une stèle géante à l'aéroport international. Il s'agit d'un chrysanthème avec 50 feuilles fait tout de bronze, a-t-il encore dit. Cherif Abbas a annoncé enfin, l'organisation d'une exposition sur la mémoire et les réalisations au Palais des expositions où chaque ministère devra présenter pendant 15 jours, ses principales réalisations tout au long des cinquante ans d'indépendance.