Il avait eu l'honneur et le privilège d'être choisi par la wilaya IV pour accomplir l'acte attendu, par le peuple Algérien, pendant 132 ans de colonialisme. Il s'agit du Colonel Si Mohand Oulhadj, de son vrai nom Akli Mokrane qui avait hissé officiellement l'emblème national de l'Algérie libre et indépendante à Sidi Fredj (à l'ouest d'Alger). Issu de la wilaya III, le colonel Si Mohand Oulhadj avait, en effet, le 3 juillet 1962, hissé les couleurs de la nation, à la gloire d'un million et demi de martyrs, à l'endroit même où a eu lieu le 1er débarquement des troupes d'occupation françaises, le 14 juin 1830, en présence de ses pairs ainsi que de la maman du colonel chahid Didouche Mourad. "Amghar" (le vieux), né le 7 mars 1911 à Bouzguène (Azazga) est le surnom que lui avait attribué ses compagnons de guerre, non pas pour son âge, mais pour son combat, sa sagesse, son courage sa loyauté, son amour à la patrie et son dévouement pour que l'Algérie soit à jamais unie, libre et indépendante. A l'occasion du cinquantième anniversaire du recouvrement de l'indépendance de l'Algérie, ses compagnons de guerre et amis ont voulu lui rendre un hommage en répondant favorablement à l'appel lancé, mardi à Alger, par l'association Machaâl Achahid. Tous étaient d'accord pour dire que Si Mohand Oulhadj décédé le 2 décembre 1972 à l'âge de 61 ans, était connu pour sa conduite exemplaire, juste, honnête et généreuse. D'ailleurs, dès l'année 1955, il s'engagea "corps et âme" dans le combat libérateur, accompagné de ses trois enfants et fait don à la révolution de l'ensemble de ses biens, dont une somme de sept millions de centimes. Ils étaient également unanimes à dire que le colonel avait été leur instructeur et leur cerveau planificateur dans la wilaya, regrettant toutefois, le fait que l'histoire de la guerre de la révolution ne soit pas encore connu par tout le monde et surtout par la jeunesse, et ce, dû, selon eux, par le manque de colloques et rencontres au profit de la génération montante. Les moudjahidine Jenad Amar, membre du secrétariat à l'Organisation nationale des moudjahidine (ONM) et de Aït Ahmed Ouali également secrétaire wilayal dans cette organisation ainsi que plusieurs autres compagnons du colonel n'ont pas manqué d'évoquer son côté humain envers les jounoud, tout en revisitant son parcours durant la guerre de libération du pays. Pour eux, sa personnalité, ses qualités lui permettent de gravir rapidement les différentes étapes de la hiérarchie au sein de l'ALN (Armée de libération nationale). Elevé au grade de commandant, adjoint politique du colonel Amirouche dès 1957, le colonel Si Mohand Oulhadj a suscité, selon les intervenants, l'estime et le respect de tous et à tous les niveaux avant sa nomination à la tête de la wilaya III en remplacement du colonel Amirouche, tombé en martyr en compagnie de Si El Houas à Boussaâda (sud), alors qu'ils étaient en route pour une mission en Tunisie. Les orateurs ont passé, en outre, en revu les opérations dites "Jumelles", où le colonel Mohand Oulhadj s'était trouvé, dès juillet 1959, face à un vaste programmes d'actions de stratégie globale de l'armée coloniale, piloté par une élite de généraux français, dans le but de disloquer les forces de l'ALN notamment dans les wilayas III et IV. Enfin, ces derniers ont rappelé que les généraux français, se sont résignés à le qualifier de "vieux renard", un surnom qui est resté désormais un symbole dans les mémoires.