L'entraîneur Mohamed Bouheddou a affirmé que sa judokate Soraya Haddad, éliminée par la Roumaine Andreea Chitu au premier tour des Jeux Olympiques, dimanche à la salle Excel à Londres, a payé cher son mouvement technique raté dès l'entame de son combat. "Soraya a fait un mouvement interdit, ça se passe tellement vite qu'elle a été sanctionnée. Elle a tenté un Koshigari mais elle a raté la jambe de son adversaire, l'enchaînement n'a pas été fait correctement et ce genre d'erreur se paye cash (...) Disons, qu'elle a raté son mouvement. Ca aurait pu marcher si elle avait touché la jambe de la Roumaine, malheureusement, ça n'a pas été le cas", a tenté d'expliquer Bouheddou, très déçu, à l'issue du combat. Grand espoir de médaille, Soraya Haddad quitte donc les olympiades de Londres par la petite porte sur une erreur de débutante, alors qu'elle participait à ses troisièmes jeux olympiques de suite et ambitionnait de remonter sur le podium pour la deuxième fois de rang après le bronze de Pékin. Pour le coach Bouheddou, son athlète a perdu sur un détail et non pas sur une faute technique et "ça peut arriver même aux meilleurs judokas au monde", selon lui. "En judo, des choses pareilles peuvent arriver même dans le haut niveau. On l'a vérifié samedi avec la championne du monde japonaise du 48 kg qui a complètement raté sa sortie. Dommage pour Soraya, qui s'est sacrifiée durant plusieurs années notamment lors des quatre derniers mois. Elle était bien psychologiquement", a-t-il indiqué, très marqué. "On doit accepter le verdict sportif, ce n'est pas facile, mais c'est comme ça. Moi aussi je suis très affecté à l'instar de mon athlète et très peiné pour elle. Il ne faut pas la blâmer. Elle est déjà médaillée olympique et mondiale. Elle a besoin du soutien de tout le monde", a-t-il ajouté. Effondrée et inconsolable, Soraya Haddad, à terre durant plusieurs minutes après son combat, en sanglots, ne réalisait pas sur le coup ce qui lui arrivait. "Elle est dans un état déplorable, elle est complètement effondrée après ce qui vient de lui arriver. On va essayer de la consoler, mais ce n'est pas évident. Elle voulait vraiment avoir cette médaille olympique. Il ne faut pas oublier, qu'elle est l'une des meilleures au monde dans la catégorie des -52 KG", a souligné Bouheddou, qui avait pris congé de la fédération qatarie de judo pour venir l'entrainer durant les quatre derniers mois précédant les JO de Londres. "Je n'ai jamais quitté Soraya. Je ne pense pas que mon retour en Algérie pour la prendre en charge avant les Jeux olympiques est venu en retard. Elle est bien aguerrie, c'est une battante. Même avant mon retour, elle travaillait bien, elle revenait de loin, elle est passée de la 36e à la 5 place mondiale, elle a fait beaucoup d'efforts", a soutenu Bouheddou, qui ne croit pas à une retraite anticipée de Haddad. "Ce n'est pas à moi de répondre sur son avenir, le dernier mot lui revient. Elle a 27 ans, elle n'a pas 32 ans, mais non plus 20 ans. En judo, la moyenne d'âge est de 32 ans. Je pense qu'elle a les moyens de faire une autre olympiade. Je vais l'encourager à continuer sa carrière".