Les réactions des groupes parlementaires à l'Assemblée populaire nationale (APN) au plan d'action du gouvernement présenté mardi devant les députés varient entre soutien total, reproches sur certaines "insuffisances" et refus de la démarche de l'Exécutif. Si le Rassemblement national démocratique (RND) et le parti du Front de libération nationale (FLN) et les indépendants ont considéré ce plan comme la poursuite de l'action du gouvernement depuis 2009, le Parti des travailleurs (PT) et l'Alliance de l'Algérie verte (AAV) ont relevé des "insuffisances", alors que le Front des forces socialistes (FFS) refuse la démarche adoptée et voit en ce plan une "campagne pour les présidentielles de 2014". Le président du groupe parlementaire du RND, Miloud Chorfi, a noté que le plan d'action du gouvernement s'inspire du programme du chef de l'Etat, plébiscité parle parti en 2009, et qu'il était donc logique que RND soutienne ce plan. Il a expliqué, dans une déclaration à l'APS, que le soutien du RND au plan du gouvernement est nécessaire et indispensable, en tant qu'acteur et en tant que partenaire de ce gouvernement, relevant que la direction du parti a instruit ses députés d'intervenir pour mettre en valeur le plan d'action, l'enrichir avec des propositions, mais aussi pour transmettre les préoccupations des citoyens dans les différentes régions du pays. Le président du groupe parlementaire du parti du FLN, Mohamed Djemaï, a abondé dans le même sens, affirmant que sa formation soutient la poursuite de l'exécution du programme de président de la République. Il a néanmoins souligné que le parti du FLN demande une meilleure action du gouvernement, notamment pour finaliser les grands projets tracés dans le programme du chef de l'Etat. Les indépendants, ont également exprimé, par la voix du président de leur groupe parlementaire, Salim Chenoufi, leur soutien au programme du président de la République et au plan d'action du gouvernement. Le président de l'Alliance de l'Algérie verte, Naamoune Laouar, a estimé, en revanche, que la présentation de ce plan vient "en retard de 4 mois", estimant que le gouvernement a axé son action "uniquement sur le programme du chef de l'Etat de 2009, sans tenir compte, selon lui, des évènements survenus notamment ces deux dernières années". "Il aurait fallu mettre à jour les priorités (...), en se référant aux nouveaux développements et en s'inspirant des résultats des rencontres du Conseil national économique et social avec la société civile", a précisé M. Naamoune. Le député de l'Alliance de l'Algérie verte a admis, cependant, qu'il fallait attendre les réponses du Premier ministre aux interrogations, remarques et préoccupations posées par les députés lors des débats pour se prononcer sur le plan. Pour le PT, de "bonnes intentions" ont été enregistrées dans ce plan d'action, notamment en ce qui concerne l'amélioration des conditions de vie, la protection de la production nationale, la prise en charge des préoccupations des citoyens en matière de logement et d'emploi. Le vice-président du groupe parlementaire du PT, Ramdane Tazibt, a relevé toutefois des "contradictions" telles que "l'emploi précaire", l'exonération d'impôts en faveur des entreprises privés sans exigence de bilan", la généralisation à l'université du système LMD (licence-master-doctorat) sans, au préalable, dresser le bilan des résultats de son application. Le plan d'action, selon le PT, manque de "faisabilité", c'est-à-dire du "comment et quand", parce que "le temps presse", a estimé M .Tazibt, qui a, par contre, fait état de l'accord de son parti avec les principes de la politique extérieure basée sur le refus de l'ingérence et l'intervention étrangère et sur la défense de la souveraineté des nations. Le président du groupe parlementaire du FFS, Ahmed Betatache, a, quant à lui, expliqué que son parti aurait voulu que les députés débattent d'abord le bilan annuel de l'ancien gouvernement. Le FFS pense également que ce plan d'action "ne comporte pas d'objectifs clairs, de statistiques exactes" et qu'il ne contient que des "promesses" qui sont, pour certains, "impossibles à réaliser". "La philosophie de notre parti s'oppose complètement de la philosophie adoptée par le plan d'action du gouvernement qui consacre la continuité, alors que le FFS appelle au changement pacifique et démocratique et à la rupture totale avec le système en place", a résumé M.Betatache. En dépit de ces remarques, il a indiqué que les députés du FFS vont participer aux débats et feront des propositions. Le Premier ministre a présenté mardi matin son plan d'action devant les députés de l'APN qui ont commencé à le débattre juste après. 208 députés interviendront dans les débats qui vont se poursuivre jusqu'à dimanche. Il est prévu que M. Sellal réponde à leurs questions et observations juste après les interventions des présidents des groupes parlementaires mardi 2 octobre.