Une enveloppe de plus de 300 milliards de DA sera dégagée par l'Etat pour lutter et prévenir les inondations dans les villes et les zones à risque, a indiqué lundi à Alger le directeur de l'assainissement et de la protection de l'environnement au ministère des Ressources en eau, Ahcène Ait Ammara. "L'Etat va mettre en place une cagnotte qui dépasse les 300 milliards de DA pour faire face à la problématique inondation, notamment pour la protection des 600 communes sujettes à ce phénomène, mais aussi pour la protection des infrastructures de base, particulièrement les infrastructures des travaux publics", a-t-il déclaré sur les ondes de la Radio nationale. "Les besoins sont chiffrés et nécessitent plus de 300 milliards de DA pour lutter efficacement contre les inondations", a-t-il ajouté, prévenant que les pouvoirs publics procèderont "par priorité" en fonction de la récurrence de l'évènement dans la mesure où l'Etat "ne peut pas dégager les 300 milliards de DA à la fois". Selon Ait Ammara, la problématique des inondations est une "priorité" du gouvernement à laquelle il faut faire face, soulignant, toutefois, que cette question "n'est pas uniquement du ressort du ministère des Ressources en eau". Il a rappelé, ainsi, qu'un comité interministériel a été installé en octobre 2011 sur instruction du Premier ministre, pour prendre en charge la problématique des inondations en mettant en place un dispositif de lutte et de prévention. Le comité, a-t-il poursuivi, a élaboré une cartographie des zones inondables, réalisé un inventaire et chiffrer toutes les actions prioritaires qui seront entreprises pour lutter contre ce phénomène. "Une cartographie des zones inondables à l'échelle nationale est en cours d'élaboration par l'Agence nationale des ressources hydrauliques. Cette cartographie sera un outil d'aide à la décision et sera mise à la disposition de tous les utilisateurs. Elle va nous permettre de connaître avec précision les zones où nous devons agir en priorité", a-t-il indiqué. Plusieurs projets, inscrits au titre d'un programme d'urgence, sont lancés dans le cadre de la protection des zones à risque contre ce problème cyclique. De nombreuses actions ont été engagées pour la protection de la ville d'El Tarf, touchée par d'importantes inondations en février 2012. Ces actions consistent en la réalisation d'un canal de plus de 5 km, en voie d'achèvement, d'une étude d'aménagement d'Oued Mefragh, et de trois autres barrages pour retenir l'eau en cas de crue. La réalisation de ces barrages "va régler définitivement le problème des inondations au niveau de la vallée d'El Tarf", a-t-il estimé. Au sud, des actions ont été déjà entreprises, a-t-il fait savoir, relevant qu'une "priorité capitale" est accordée à l'aménagement des Oueds et au reprofilage ainsi qu'à la stabilité des berges. A Ghardaïa, le renforcement des digues a été finalisé."Nous pouvons dire que la vallée du M'zab est sécurisée définitivement avec les aménagements que nous avons réalisés. Ces travaux vont permettre de réguler toutes les crues même milléniales en cas de pluviométrie exceptionnelle", a-t-il assuré. A Béchar, le grand oued a fait l'objet d'aménagement dont les travaux sont achevés et la ville est protégée en cas de crue, a avancé M. Ait Ammara. Pour sécuriser les villes d'Annaba et de Sidi Bel Abbès, ce responsable a affirmé qu'un grand projet de réalisation d'un barrage sera lancé incessamment en vue protéger la première ville, alors qu'un nouveau barrage "Tabia" pouvant retenir plus de 20 millions de m3 d'eau, est déjà opérationnel à Sidi Bel Abbès. "Des travaux d'aménagement du Oued Mekerra ont été lancés pour lutter contre les inondations dans cette ville", a-t-il ajouté. Concernant l'opération de dépollution d'Oued El Harrach à laquelle plus de 38 milliards de DA ont été consacrés, M. Ait Ammara a fait savoir que des aménagements ont été réalisés pour protéger toute la partie centre-est d'Alger contre les inondations. "Ce projet va changer toute la physionomie de la capitale. Il va devenir le centre de gravité d'Alger", a-t-il soutenu.