Les institutions nationales des droits de l'homme sont une "interface privilégiée" et un " observateur incontournable" de la vie politique, économique, sociale et culturelle, a affirmé, mardi à Alger, le président de la Commission nationale consultative de la protection et la promotion des droits de l'homme (CNCPPDH), Mustapha Farouk Ksentini. Intervenant au cours des travaux de la septième rencontre sur le dialogue autour des droits de l'homme dans les pays arabes et européens, M. Ksentini a souligné que les institutions nationales des droits de l'homme" nourrissent par leurs avis et recommandations ou leurs interventions sur le terrain" la vie politique, économique, sociale et culturelle d'un pays. "Nul ne doute de leur utilité sociale même si des voix s'élèvent encore pour signaler des manques en terme d'efficacité conjoncturelle ou de promptitude à éclairer l'opinion et à orienter ceux qui légifèrent et décident ", a-t-il soutenu. Selon Ksentini ces institutions "sont placées devant leur devoir d'être des passerelles entre leurs société et les populations, leurs gouvernements et la société civile, entre leur communauté nationale et la communauté internationale". L'avocat affirme que de par leur mission, les institutions nationales des droits de l'homme doivent s'impliquer dans la conduite du débat autour de la participation qui, selon lui, est à la fois "respect de la citoyenneté" et " consécration de dignité inhérente de tout individu dans la société". "La participation en tant que respect des droits de l'homme, permet à chacun d'entre nous d'apporter sa pierre d'édification d'un ensemble collectif qui est l'Etat de droit", a-t-il estimé. Les institutions nationales des droits de l'homme, a encore dit M. Ksentini "peuvent être d'un apport considérable" car ils sont "au carrefour des engagements des Etats et des préoccupations des citoyens, des impératifs de l'administration et des exigences du mouvement associatif, des besoins de la société civile et des doléances de la communauté internationale, des expressions de l'opinion publique et des initiatives de groupes de pression". Quant au dialogue entre les institutions nationales des droits de l'homme arabes et européens, il a estimé qu'il "s'avère être particulièrement fécond s'il privilégie le respect de l'interlocuteur, et il signifie recours à la raison et écoute de l'autre". Il a ajouté qu'en cette conjoncture de" grandes incertitudes qui frappent nos régions respectives et menacent la stabilité, la paix et le bien être en général, le dialogue déjà engagé doit être poursuivi". En marge de cette rencontre, M. Ksentini a affirmé qu'il n' y avait pas de droits de l'homme spécifiques aux arabes et d'autres aux européens, mais qu'il y avait " un même principe et qu'il s'agit juste d'unifier les points de vues et les moyens". Il est important, selon lui, de s'inspirer de l'expérience des pays européens en matière des droits de l'homme, car," les libertés démocratiques et les droits sociaux sont liés et sont valables pour tous". Des représentants d'institutions de droits de l'homme de neuf pays prennent part à la rencontre sur dialogue autour des droits de l'homme dans les pays arabes et européens qui vise le partage des expériences concernant l'apport de ces institutions en matière des droits de l'homme et le rôle du mouvement associatif à ce sujet.