L'agence d'évaluation financière américaine Standard and Poor's a abaissé mercredi la note de solvabilité de l'Espagne, celle-ci n'étant désormais plus qu'à un cran de la catégorie des emprunteurs spéculatifs. S&P a abaissé de deux crans, de "BBB+" à "BBB-", la note qu'elle attribue à la dette publique espagnole à long terme. L'Espagne demeure ainsi dans la catégorie des pays en mesure de faire face à leurs obligations de manière adéquate, mais la note qui lui est attribuée est la plus faible dans la catégorie des investissements jugés fiables. L'agence associe en outre une "perspective négative" à la note du pays, signe qu'elle pourrait l'abaisser encore à moyen terme, ce qui relèguerait automatiquement les obligations d'Etat espagnoles dans la catégorie des investissements qu'elle juge spéculatifs. Pour S&P, l'abaissement de la note espagnole est la conséquence de "risques croissants pour les finances publiques espagnoles dus à une hausse de la pression économique et politique". "L'intensification de la récession est en train de limiter les mesures que peut prendre l'Etat espagnol", écrit l'agence dans un communiqué. "La hausse du chômage et les restrictions budgétaires sont susceptibles d'intensifier le mécontentement social et de contribuer aux tensions existantes entre le gouvernement fédéral espagnol et ceux des régions", ajoute le texte. L'agence, qui a des "doutes sur l'engagement de certains gouvernements de la zone euro à mutualiser les coûts de la recapitalisation des banques espagnoles" y voit un "facteur déstabilisant pour la perspective de la note de crédit du pays". Selon elle, la perspective négative associée à la note espagnole traduit la persistance "de risques importants pesant sur la croissance économique et l'exécution du budget de l'Espagne, et le manque de direction politique claire de la part de la zone euro".