Le double scrutin pour le renouvellement des Assemblées populaires communales (APC) et de wilaya (APW) de jeudi dernier s'est déroulé selon les normes internationales, ont indiqué samedi à Alger des experts en matière d'élections. "Si nous prenons en considération les textes de lois relatifs aux élections ainsi que l'organisation des opérations électorales, nous pouvons dire que le scrutin du 29 novembre s'est déroulé selon les normes internationales", a affirmé Mohamed Fadene, ex-membre du Conseil constitutionnel, lors d'une rencontre-débat sur l'analyse "académique" des élections locales de jeudi dernier au Forum du journal El Moudjahid. Il a souligné, que ce double scrutin ainsi que les élections législatives du 10 mai dernier ont permis de "consacrer" l'exercice démocratique, à la faveur des réformes politiques en cours en Algérie, ayant permis l'élaboration de nouvelles lois relatives aux élections et partis politiques. M. Fadene a, toutefois, déploré certains comportement et agissements "négatifs" enregistrés, ici et là, lors des élections des APC et APW de la part, aussi bien, des représentants de partis politiques que de l'administration, affirmant qu'"ils n'avaient pas eu d'effet" sur le bon déroulement des élections. Evoquant le nombre restreint de listes électorales proposées par certains partis politiques, il a indiqué qu'en Algérie, "il était plus facile de créer un parti politique que d'élaborer une liste électorale". De son côté, Mekhlouf Sahel, politologue, a qualifié d'"exemplaire" l'expérience algérienne en matière d'élection électorale. "Si nous comparons l'expérience algérienne, en matière de pratique démocratique depuis 1989 avec ce qui se passe chez nos voisins immédiats, nous pouvons dire que notre pays est un exemple à suivre dans l'organisation d'élections", a-t-il dit, précisant que "le scrutin du 29 novembre s'est tenu selon les standards en cours dans le monde". Il a relevé, par ailleurs, que la nouvelle carte politique en Algérie reste "inchangée", avec la présence toujours en force de deux partis politiques, en l'occurrence le Front de libération nationale (FLN) et le Rassemblement national démocratique (RND), qui se partagent à eux deux 53% des sièges, notant, dans le même contexte, l'émergence de nouvelles forces politiques à l'image du Mouvement populaire algérienne (MPA) ayant obtenu la troisième place. Mohand Berkouk, professeur d'université, a indiqué, pour sa part, que la carte politique se compose, désormais, de "partis de gestion" et de "partis d'exhibition". Cette dernière catégorie de partis n'a aucun ancrage politique. Cette nouvelle carte politique aura, nécessairement, "des incidences sur le prochain renouvellement partiel des membres du Conseil de la nation", a-t-il estimé.