Huit associations humanitaires soumettront mercredi au ministère français de l'Intérieur des propositions "indispensables" en matière de contrôle au faciès, estimant que la réforme du code de déontologie "est tout à fait insuffisante", pour améliorer la situation. Dans un communiqué, les huit organisations, qui devraient être reçues mercredi au ministère, préconisent entre-autre "la limitation du champ des contrôles d'identité aux stricts impératifs de prévention et de lutte contre la délinquance", l'encadrement juridique des palpations de sécurité, la délivrance d'un récépissé à chaque contrôle, une formation renforcée des policiers et de modification des "critères d'évaluation et de promotion des policiers". Ces mesures sont "indispensables pour respecter la proposition N°30 du programme de François Hollande de +lutter contre le délit de faciès dans les contrôles d'identité", souligne le communiqué commun du groupe où figurent entre-autres Human rights watch, la Ligue des droits de l'homme, le syndicat des avocats en France et le syndicat de la magistrature. Ces associations estiment par ailleurs "tout à fait insuffisant, le projet de réforme de la déontologie de la police et de la gendarmerie", qui, à leurs yeux, n'est pas de nature à modifier la situation sur le terrain. A travers ce projet, l'Intérieur "ne répond pas non plus au manque de transparence sur les contrôles", déplorent-elles. Selon une étude réalisée en 2009, dans cinq lieux de la capitale française Paris par l'ONG Open society justice initiative, un noir ou un arabe ont respectivement 6 et 7,8 fois plus de risques d'être contrôlés qu'un blanc. Par ailleurs, il ressort de cette étude que les jeunes ont quant à eux 11 fois plus de risques d'être contrôlés. Des chiffres édifiants, qui viennent corroborer les innombrables témoignages de jeunes français dont les parents sont originaires du Maghreb ou d'Afrique subsaharienne qui ne supportent plus d'être quotidiennement victimes de discrimination.