L'étude, réalisée en 2009 par Open Society Justice Initiative avec le CNRS dans cinq lieux parisiens, a démontré qu'un Noir ou un Arabe ont respectivement 6 et 7,8 fois plus de chance d'être contrôlé qu'un Blanc, en France. La situation discriminatoire disparaîtra-t-elle avec la nouvelle mesure envisagée par le gouvernement français, installé après l'élection de François Hollande président de la République ? La mesure consiste en la délivrance par la police d'un récépissé aux personnes contrôlées pour éviter les contrôles d'identité abusifs. «C'est une mesure qui améliore l'efficacité policière', insiste pour sa part Lanna Hollo, d'Open Society Justice Initiative, émanation de la Fondation Soros. Pour le ministre de l'Intérieur Manuel Valls, la procédure de contrôle d'identité est un outil «nécessaire», mais à réévaluer. La «piste» du récépissé est bien l'un des axes principaux de la réflexion de Manuel Valls, qui a demandé une «remontée d'informations sur les différentes initiatives prises en ce sens au Canada, en Espagne et en Grande-Bretagne», a relevé le ministère de l'Intérieur. Selon le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, il ne s'agit pas d'arrêter les contrôles d'identité. «Les policiers font leur travail. Simplement, on donne (aux personnes contrôlées) un reçu.» Pour le président de l'Observatoire contre l'islamophobie, Abdallah Zekri, introduire un récépissé est une «sage mesure (qui) va permettre une meilleure approche entre les policiers et les jeunes des quartiers et ramènera plus de sérénité». De leur côté, des syndicats de police crient à «la stigmatisation des gardiens de la paix». «On stigmatise la police comme étant une police raciste. C'est inacceptable», a dénoncé Jean-Claude Delage, le secrétaire général d'Alliance, 2e syndicat des gardiens de la paix. Même réaction chez Synergie-Officiers pour qui «il y a aujourd'hui la même diversité dans la police que dans la population qu'elle contrôle». En janvier dernier, l'organisation américaine Human Rights Watch (HRW) avait sévèrement épinglé la France sur les contrôles d'identité, mettant notamment en évidence un «profilage ethnique, ce que la direction de la police et les syndicats de policiers avaient démenti, rappelle-t-on.