Patrons et officiels algériens et français ont convenu jeudi à Alger de donner un nouvel élan au partenariat économique entre l'Algérie et la France, au cours de journées économiques marquées par la participation du Premier ministre Abdelmalek Sellal et le président François Hollande. Au cours de cette rencontre, les ministres des Transports, M. Amar Tou, de l'Habitat et de l'Urbanisme, M. Abdelmadjid Tebboune et des Ressources en Eau, M. Hocine Necib ont exposé les opportunités d'investissement dans leurs secteurs respectifs. Pour les ministres de l'Habitat et de l'urbanisme, et des Ressources en eau, les matériaux de construction et des ressources en eau offrent d'importantes opportunités de partenariat pour les entreprises françaises et algériennes. Lors de ce forum économique, les deux ministres ont particulièrement mis en avant les possibilités d'investissements et de partenariats dans la production de matériaux de construction et la fabrication d'équipements et d'accessoires pour les matériels hydrauliques. M. Tebboune a souligné la volonté de la partie algérienne de promouvoir le partenariat avec les opérateurs français spécialisés dans le BTP, notamment dans celui des matériaux de construction. "Je vous incite à lancer le maximum de partenariats dans les matériaux de construction, comme le ciment, la brique, et l'argile, mais aussi dans tous les produits innovants qui peuvent faciliter la construction", a-t-il lancé à l'adresse d'un parterre de chefs d'entreprises et hommes d'affaires français et algériens représentant différents secteurs industriels. Soulignant que le secteur de l'habitat représente "un immense domaine de partenariat", M. Tebboune a précisé que les entreprises des deux pays sont appelées à concrétiser des projets communs vu l'important programme lancé en Algérie pour la réalisation de logements à l'horizons 2014. "Le moment est venu, les moyens financiers sont là, les capacités de nos partenaires sont là de même que les nôtres. Nous souhaitons que nos entreprises travaillent en partenariat avec les entreprises françaises", a-t-il affirmé. "En Algérie, nous avons une volonté de moderniser nos ville à travers un bâti moderne qui permet une vie normale dans une cité". M. Tebboune a également saisi l'occasion de cette rencontre coorganisée par le Forum des chefs d'entreprises (FCE) et le Mouvement des entreprises de France (Medef), pour définir les filières que l'Algérie cherche à développer dans le cadre de projets communs. Il s'agit du "ciment, de la brique et tous les intrants qui rentrent dans le logement, la boiserie, les fluides, l'électricité et les équipements de chauffage" a-t-il insisté soulignant, d'autre part, que le bâtiment constitue l'une des plus grandes locomotives de développement et un des meilleurs facteurs de croissance". Par ailleurs, le ministre des Ressources en eau a affirmé que son département est intéressé par la promotion de relations de partenariat avec des entreprises françaises spécialisées dans la fabrication d'équipements moins ''énergivores'' destinés aux installations hydrauliques. "Je serais très heureux de développer des partenariats avec des entreprises françaises pour promouvoir les technologies d'économies d'énergie dans le secteur des ressources en eau", a indiqué le ministre. De son côté, la ministre française du commerce extérieur Nicole Bricq a souligné que son pays "voulait aller avec l'Algérie au delà de la relation commerciale", qualifiant la demande algérienne sur le renforcement des investissements français de "légitime" en vue de créer de l'emploi. La ministre française a proposé de mettre en place "des champions binationaux" à l'instar des champions nationaux en industrie que l'Algérie voulait créer. Mme Bricq a aussi fait part de la disposition de la France à coopérer dans la sécurisation des réseaux des télécommunications. "Nous sommes capables de présenter une offre en matière de sécurité des télécommunication". M. Jean Pierre Raffarin, envoyé spécial du président français chargé des questions économiques avec l'Algérie, a plaidé quant à lui pour "une égalité partenariale" à travers des alliances publics-privés qui ont donné déjà donné des résultats concrets sur le terrain'. Lors de cette rencontre, le mouvement des entreprises de France (Medef) s'est dit par ailleurs "attaché au développement d'une coopération très forte avec l'Algérie" qu'il souhaite inscrire dans le long terme. Le vice président du Medef, Jean Marie Dauger a indiqué que son organisation est "attachée au développement d'une coopération très forte entre les entreprises des deux pays". Une quarantaine d'entreprises françaises accompagnant le président français ont pris part à ces rencontres économiques organisées sous le signe de la relance de la coopération bilatérale entre les deux pays. La France est le premier investisseur hors hydrocarbures en Algérie, mais "doit faire mieux" dans ce domaine, estime M. Dauger, selon lequel les entreprises participant à cette rencontre "sont venues pour créer de nouveaux partenariats". De son côté, M. Hamiani président du Forum des chefs d'entreprises (FCE) a relevé que la diversification de l'économie nationale était "un enjeu de premier rang pour l'Algérie qui veut sortir du syndrome des pays qui se sont spécialisés dans l'exportation des hydrocarbures". "Notre souhait est de pouvoir réaliser avec nos partenaires français des projets communs, qui nous aident à tirer ensemble le meilleur profit du potentiel de nos économies, à moderniser notre outil de production, et à améliorer notre compétitivité", a-t-il dit.