Le président tunisien, Mohamed Moncef Marzouki a affirmé samedi l'importance pour les sociétés arabes de s'ouvrir sur les civilisations et cultures humaines, et de contribuer aux efforts de développement économique, scientifique et humain. Dans son intervention devant les participants aux travaux de la 21ème session de l'Organisation arabe pour l'éducation, la culture et les sciences (ALECSO), le président tunisien a formé le vœu de voir la langue arabe reprendre sa place naturelle, en tant que langue d'échanges, d'enseignement et de recherche scientifique, tout en continuant à s'ouvrir sur les langues étrangères qui représentent une fenêtre sur les autres cultures et civilisations. La Tunisie présentera au prochain sommet arabe un programme pour la promotion de la langue arabe, a-t-il souligné dans ce contexte, proposant l'institution "d'un prix Nobel arabe" pour les chercheurs arabes qui présenteront les meilleures recherches en langue arabe. Pour sa part, le directeur général de l'organisation islamique pour l'éducation, les sciences et la culture (ISESCO), Abdelaziz Benothman Al-Touijri, a souligné que le projet civilisationnel du développement du monde arabo-musulman passe par trois étapes, à savoir la modernisation du système éducatif, le développement des sciences et des technologies et le renouvellement des politiques culturelles et médiatiques. Il a, d'autre part, estimé que "la lenteur enregistrée dans l'exécution de ce projet" est due à des raisons financières et politiques, ce qui explique, selon lui, les faibles résultats des "opérations de développement". La situation difficile que traversent certains pays arabes est en premier lieu le résultat d'une crise civilisationnelle, a-t-il précisé. De son côté, le directeur général de l'ALECSO, Mohamed El Aziz Ben Achour, a mis l'accent sur le rôle de son institution dans l'ancrage des nobles valeurs universelles, la diffusion de l'esprit de tolérance et le rejet de la violence et de toutes les formes de fanatisme et d'extrémisme et son attachement à garantir la qualité de l'enseignement et la promotion de la langue arabe. Les travaux de la 21ème session de l'ALECSO se poursuivent jusqu'à dimanche, et seront marqués par l'intervention des chefs des délégations ministérielles, des organisations internationales, arabes et régionales participantes, avant la lecture des rapports des commissions des programmes et de la commission administrative et financière et enfin l'adoption des décisions et les recommandations. Le mandat de l'actuel directeur général de l'ALECSO étant arrivé à terme, les ministres arabes de l'éducation, sont appelés à élire un nouveau directeur général parmi les quatre candidats (Tunisien, Mauritanien, Koweïtien et Irakien).