L'encours de la dette extérieure publique du Maroc a atteint 195,9 milliards dirhams (1 euro= 11,15 DH) à fin septembre 2012, en hausse de 6,8 milliards DH par rapport à fin 2011, a indiqué le ministère de l'Economie et des Finances dans un rapport dans lequel il a imputé cette situation essentiellement à la dette extérieure des établissements et entreprises publics. Le rapport a souligné que les institutions internationales de développement constituaient le premier groupement de créanciers du Maroc avec une part de 51,8% de la dette extérieure publique, suivis des créanciers bilatéraux avec 38,5%. Il relève que le Trésor détient 51,3 % du total de la dette extérieure publique et demeure le principal emprunteur, ajoutant, à propos des tirages sur emprunts extérieurs publics, qu'un volume de 5,7 milliards DH a été destiné aux appuis aux réformes et financement des projets du budget et près de 10,7 milliards DH pour accompagner l'effort d'investissement des établissements et entreprises publics. De son côté, la direction du trésor et des finances extérieures dudit ministère a indiqué que la dette du Trésor a enregistré une légère hausse, passant de 99,23 milliards DH au 2ème trimestre 2012 à 100,57 milliards DH au 3ème trimestre du même exercice, précisant que les institutions internationales avaient fourni plus de la moitié (52,6%), suivies des pays de l'Union européenne (21,6%), dans le cadre des relations bilatérales alors que les pays arabes n'en ont assuré que 2,2%. La même source a relevé que le marché financier international et les banques commerciales ont fourni 14,1% tandis que les 9,5% restants viennent de divers autres pays. Quant au total service de la dette, il a atteint 3,29 milliards DH à fin septembre 2012, dont 2,57 milliards en charges en principal et 717 millions de DH en charges en intérêts. Bank Al-Maghrib (BAM, Banque centrale) avait annoncé dans son dernier rapport sur la politique monétaire que les avoirs extérieurs nets avaient accusé en octobre dernier un repli de 23,9%. "Cette évolution, qui recouvre un repli de 21,9% des avoirs extérieurs nets de la BAM et un recul de plus de 100% de ceux des autres institutions de dépôts, est liée principalement au creusement du déficit commercial et, dans une moindre mesure, à la diminution des recettes voyages et des transferts Marocains résidents à l'étranger", a expliqué cette institution. De son côté, l'Office marocain des changes (OC) a indiqué dans son dernier rapport que le déficit commercial du pays s'aggravait à fin novembre 2012 de 11,8 % à -163,73 milliards DH contre -183,14 milliards DH à la même période de 2011. L'OC a précisé qu'à fin novembre les importations marocaines ont atteint 347.33 milliards DH contre 323.02 milliards une année auparavant, en hausse de 7,5% (+24.30 MDS DH). Face à ce déficit de liquidité bancaire, le Maroc a effectué un emprunt obligataire sur le marché financier international d'un montant de 1,5 milliard de dollars en deux tranches. La première tranche portait sur un montant de 1 milliard de dollars d'une maturité de 10 ans et un taux d'intérêt de 4,25 %, alors que la deuxième tranche, d'un montant de 500 millions de dollars, est assortie d'une maturité de 30 ans avec un taux d'intérêt de 5,50%. C'est la première fois que le Maroc ait lancé une émission sur le marché du dollar. Afin de gérer son exposition au dollar résultant de cette émission obligataire, la Banque mondiale a indiqué en décembre dernier avoir exécuté un swap de devises d'un milliard de dollars pour le compte du Maroc. Cette opération s'inscrit dans la stratégie de gestion du risque de change du Maroc permettant ainsi au pays de se couvrir contre les fluctuations entre le dollar, monnaie de règlement des remboursements obligataires, et l'euro. Elle constitue la première collaboration entre la BM et le Maroc pour gérer le risque émanant d'engagements auprès d'institutions tierces, à travers la mise en place d'un swap de devise, sous un accord-cadre portant sur les produits dérivés. Selon la vice-présidente de la BM pour la Région Moyen-Orient et Afrique du Nord, Inger Andersen, cette transaction "permet au Maroc de mettre ses programmes d'investissement et de développement à l'abri des variations des cours de change imprévues".