ABEBA - La situation au Mali est au centre des efforts de l'Union africaine qui œuvre pour un retour à la normale de la situation dans ce pays, a indiqué samedi, à Addis abeille, le Commissaire de l'UA pour la paix et la sécurité, Ramtane Lamamra. ‘‘Le Mali s'est imposé au coeur des efforts de l'UA et l'ensemble des réunions des organes relevant de l'Union ont traité de la situation dans ce pays", a souligné M. Lamamra dans un entretien accordé à l'APS à la veille du 20e sommet ordinaire des chefs d'Etat et de gouvernement. Il a relevé que le 20e sommet va procéder à l'évaluation de l'évolution de la situation au mali et examiner les "perspectives de sa situation. M. Lamamra a rappelé que le sommet du Conseil de paix et de sécurité (CPS) au niveau des chefs d'Etat et de gouvernement tenu vendredi avait examiné la situation au Mali, au plan politique, diplomatique, militaire et logistique afin de pouvoir éclairer les débats au sommet de l'UA. "Le Mali doit s'approprier l'œuvre de reconquête de l'effectivité du pouvoir d'Etat sur l'ensemble de son territoire" a estimé M. Lamamra. Il a également annoncé l'organisation, le 29 janvier, d'une conférence d'annonce des contributions qui concernera le Mali ‘‘d'abord et avant tout » en matière de renforcement, de restructuration et de remise à niveau des forces maliennes de défense et de sécurité. Il a ainsi estimé que le mali "doit pouvoir mettre en mouvement les différents programmes relatifs aux questions politiques de gouvernance et de développement ainsi que les enjeux en matière environnemental, mais aussi par rapport au crime transnational, au terrorisme". Dans le sillage des efforts de règlement de la crise au Mali, M. Lamamra a indiqué que la Commission de l'UA a coordonné les acteurs africains et internationaux, alors que ceux des Nations Unies assisteront au sommet de l'UA avec une délégation "très importante". A ceux-là s'ajoutent ceux de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) et un certain nombre d'acteurs intervenant dans la crise malienne, ce qui permet, a-t-il indiqué, de jeter un regard sur les documents réalisés jusqu'à présent à la lumière des évolutions qui se sont accélérées. ‘‘Il s'agit de les actualiser, les enrichir et faire en sorte que l'action de la communauté internationale au niveau du Mali soit tout à fait compatible et conforme aux principes et aux objectifs de l'UA qui tend essentiellement à apporter des solutions africaines aux problèmes de l'Afrique avec les concours appropriés de la communauté internationale », a encore commenté M. Lamamra. Par ailleurs, le commissaire a fait observer que l'attaque terroriste de Tiguentourine (In Amenas), était "au coeur d'un grand nombre d'interactions et d'interventions au niveau des ministres (Conseil exécutif)", relevant qu'il s'attendait à ce que cela sera le cas "certainement" au niveau des chefs d'Etat. ‘‘La Commission de l'UA a fait un rapport sur cette agression caractérisée et a pris, par la voix de sa présidente, une position solidaire avec l'Algérie et les familles des victimes", a-t-il dit. il y a eu aussi "une reconnaissance très claire et une expression d'appréciation et de gratitude mettant en évidence le professionnalisme, le sang-froid et la qualité des performances des services de sécurité et des forces spéciales de l'ANP », a indiqué M. Lamamra. Cette "remarquable" performance a incité plusieurs ministres africains à exprimer le souhait que l'Algérie envisage de former des unités spécialisées dans les pays africains tant il est vrai qu'aujourd'hui le terrorisme et la prise d'otages sont devenus des phénomènes pouvant se manifester partout et certainement là où l'attend le moins », a-t-il souligné. à cet égard, M. Lamamra a dit s'attendre à ce que les discussions à l'UA verront incontestablement la position, les contributions algériennes qui s'attachent à son rôle être "largement mises en évidence". Il a également estimé que la renaissance de l'Afrique passe par le règlement des conflits de ce continent qui doit se mobiliser pour régler leurs causes sous-jacentes, recommandant de "partager les valeurs africaines et les mêmes objectifs comme cela a été le cas dans l'œuvre de parachèvement de l'indépendance et de décolonisation du continent". ‘‘Il est donc important que nous parvenions à nous mobiliser sous le signe du panafricanisme", a encore suggéré M. Lamamra, qui a relevé que le "paysage de la paix et la sécurité de l'Afrique est très contrasté". Il a également parlé de situations qui ont évolué "laborieusement » et de régions où des plans de règlement ont été mis en oeuvre mais qui ont échoué, "faute de moyens et de ressources". Il a cité à ce propos les cas à l'est de la République démocratique du Congo et de la République centrafricaine, ainsi que des situations qu'il a qualifié d' ‘‘extrêmement difficiles » comme la séparation de la République du Soudan et du Sud Soudan où la partition a créé elle-même de nouveaux problèmes, a-t-il relevé. M. Lamamra a toutefois évoqué des situations qui donnent des ‘‘signes très encourageants » d' ‘‘évolution positive », à l'exemple de la Somalie avec sa nouvelle configuration politique suite à l'adoption d'une Constitution et l'élection d'un président et d'un parlement. Il a aussi évoqué les ‘‘efforts » de l'instance qu'il dirige pour le retour à l'ordre constitutionnel dans certaines situations, comme celles au Madagascar et au Guinée-Bissau, affirmant qu'il œuvre pour qu'à l'occasion du 50e anniversaire de l'OUA, ces deux pays "auront fait un progrès décisif pour qu'ils puissent retrouver la famille africaine et que les sanctions les concernant soient levées". Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika est représenté par le Premier ministre, Abdelmalek Sellal au 20e sommet ordinaire des chefs d'Etat et de gouvernement de l'UA qui se tiendra dimanche et lundi à Addis-Abeba. L'Afrique célèbre cette année le cinquantenaire de la création de l'Organisation de l'Union africaine (OUA, devenue UA), le 25 mai 2013 sous le signe du ‘‘panafricanisme et de la renaissance de l'Afrique ».