Le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a été interpellé par une question orale posée par une sénatrice, Leila Aichi, portant sur le référendum d'autodétermination au Sahara occidental. "La situation politique au Sahara occidental semble dans l'impasse, tandis que la condition des réfugiés sahraouis constitue un véritable sujet de préoccupation", écrit la sénatrice de Paris pour Europe Ecologie Les Verts, dans une déclaration parvenue mercredi à l'APS. Tout en rappelant dans une question orale que le Sahara occidental a été occupé par les Espagnols et que, sous pression de l'ONU, Madrid a promis en 1974 d'organiser un référendum pour décider du statut de ce territoire, elle a affirmé qu'à la demande du Maroc, la Cour internationale de la Haye s'est saisie de la question et a donné un avis favorable quant à l'application de la résolution 1514 de l'ONU sur la décolonisation du Sahara occidental et du principe d'autodétermination des populations du territoire. "Cependant, le Maroc a, dans le même temps, organisé la +Marche Verte+ en mobilisant 350.000 civils sur Laâyoune pour récupérer le Sahara occidental. Le Conseil de sécurité a condamné cet acte mais n'est pas intervenu", a encore rappelé la sénatrice, qui signale que suite à la signature des accords de Madrid en novembre 1975, l'Espagne a cédé le Sahara occidental au Maroc et à la Mauritanie, ce que l'ONU a considéré comme "non recevable eu regard du droit international". Et Mme Aïchi d'ajouter que le Front Polisario, né en mai 1973, a mené la guerre contre les deux forces. Un cessez-le-feu a été signé avec la Mauritanie et le combat s'est intensifié avec le Maroc, "lequel a annexé les territoires cédés par cette dernière", a-t-elle regretté, rappelant qu'en 1991, l'ONU a décidé un cessez-le-feu et un référendum, tout en établissant la Mission des Nations Unies pour l'Organisation d'un Référendum au Sahara Occidental ou MINURSO. "Depuis lors, la situation stagne, alors que des milliers de réfugiés sont répartis, depuis plus de trente ans, sur cinq grands camps : 27 février, Dhakla, Smara, Aousserd et Lâayoune, nommés suivant les villes sahraouies qui sont sous occupation marocaine", a-t-elle fait remarquer, signalant que la population s'élève, selon les Sahraouis, à 166.000 personnes. Pour la sénatrice, le processus de sortie de crise "semble à l'arrêt, en raison de conceptions antagoniques" : alors que le Maroc propose une "large autonomie sous sa souveraineté", le Front Polisario milite pour "le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination via un référendum". Elle a mis l'accent, à cet effet, sur le fait que le Sahara occidental est inscrit sur la liste des territoires non autonomes selon l'Organisation des Nations Unies (ONU), terminologie utilisée pour désigner un territoire "dont les populations ne s'administrent pas encore complètement elles-mêmes". "A ce titre, il faut affirmer avec force le principe d'autodétermination des Sahraouis et s'interroger sur l'évaluation du travail de la MINURSO", a-t-elle relevé, se demandant également quels sont, dans cette perspective, les efforts entrepris par la France pour redynamiser le processus onusien et pour que les Sahraouis puissent enfin se prononcer sur leur propre destinée ?