La cybercriminalité, qui a pris des proportions phénoménales, est devenue aujourd'hui un "terrorisme informatique", ont estimé, jeudi à Oran, les experts participant à un séminaire sur la cybercriminalité. L'avocate Zorna Fatima, experte dans le domaine de la cybercriminalité, a indiqué, lors de cette rencontre organisée dans la daira de Gdyel, que ce phénomène a pris de "l'ampleur rapidement" se transformant en "base d'appui" pour les groupes terroristes. "Ces groupes utilisent le cyberespace comme domaine pour cultiver des idées extrémistes aux relents politiques, idéologiques et racistes suscitant l'émulation auprès de jeunes surtout", a-t-elle ajouté. Pour cette avocate, la cybercriminalité est perceptible surtout dans la destruction de contenus électroniques d'entreprises publiques sociales et économiques, en s'accaparant des informations ou en provoquant une panne pour porter préjudice à ces services publics. Le chef de département délits au tribunal de Gdyel, Ghoualem Toufik, a indiqué, pour sa part, que ce phénomène s'est transformé de simple falsification de données en cybercriminalité organisée et en terrorisme informatique à l'heure actuelle. Ce phénomène cible actuellement en particulier les entreprises publiques et les sociétés à travers l'introduction ou modification de données par l'accès aux systèmes et logiciels secrets des institutions. Il a souligné que les services concernés par la lutte contre la cybercriminalité traitent d'affaires de spéculation dans les données. M. Ghoualem a affirmé que le système législatif algérien "est étoffé en matière de prévention et de lutte contre la cybercriminalité", soulignant que les textes actuels comprennent une loi qui stipule la nécessité de créer une instance nationale pour animer et coordonner l'action des autorités chargées de la lutte contre la cybercriminalité et leur apporter assistance et consultation nécessaires. Cette rencontre, initiée par le bâtonnat de la wilaya d'Oran, a débattu de plusieurs aspects de la cybercriminalité (un crime en moyenne toutes les 12 secondes dans le monde) causant des pertes en milliards d'euros, a indiqué le bâtonnier d'Oran, maître Ouahrani Houari. Les participants ont traité aussi de phénomènes de cybercriminalité dont l'accès aux systèmes et logiciels bancaires, le transfert de comptes par des hackers, le faux et usage de faux et l'exploitation sexuelle des enfants à travers le net. Les expériences internationales en matière de prévention et de lutte contre la cybercriminalité ont été passées en revue, dont le modèle tunisien et ceux de pays européens. Cette rencontre d'une journée a vu la participation d'experts, de magistrats, d'avocats et de représentants de la Gendarmerie nationale, de la Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN) et de la société civile.