La lutte contre la cybercriminalité, un phénomène qui prend de l'ampleur selon certains avis, a besoin davantage de sensibilisation et de prévention. C'est à cette conclusion que sont parvenus les invités de la table ronde organisée hier par le Forum du quotidien El Moudjahid autour de la question. Il a été d'emblée rappelé que le Conseil des ministres avait adopté à la fin du mois de novembre un projet de loi portant sur la lutte contre la cybercriminalité. Il semble néanmoins que la loi n'est pas en mesure de «neutraliser» les hackers. D'où la nécessité d'un travail de conscientisation. Etaient conviés à l'animation du débat le P-DG de l'EEPAD, un commissaire de la DGSN et un responsable d'une publication spécialisée dans l'informatique et les nouvelles technologies. Le premier responsable de l'EEPAD, M. Harzellah, s'est montré rassurant quant à la proportion prise par l'usage maléfique des nouvelles technologies en Algérie. Il dira à ce propos que 90% de l'utilisation de l'Internet en Algérie est positive. Le même orateur rappellera que l'institution qu'il préside avait récemment organisé un séminaire international qui a vu la participation de beaucoup d'experts en matière de sécurité informatique. M. Harzellah soutient qu'un pas considérable a été franchi dans la lutte contre la cybercriminalité à travers le cadre juridique mis en place récemment. Plus rassurant encore, Harzellah annonce que «nous ne nous sommes pas exposés à ce genre de criminalité, mais il faudrait effectuer un travail de sensibilisation pour protéger nos bases de données». Il justifiera en suite la menace par le nombre d'infractions subies par les systèmes bancaires qui a enregistré une augmentation de 80%. Le représentant de la DGSN a préféré, quant à lui, scinder la cybercriminalité en deux types. Le premier a trait aux infractions au code pénal et le second inclut les atteintes aux différents systèmes de données. Rappelons que le texte de loi définit les situations dans lesquelles le recours à ces méthodes est opérationnel. Il s'agit de la prévention des infractions qualifiées d'actes terroristes ou subversifs et des infractions contre la sûreté de l'Etat, des tentatives d'atteinte à un système informatique représentant une menace pour les institutions de l'Etat, pour la défense nationale ou pour les intérêts stratégiques de l'économie nationale, des besoins d'enquêtes et d'informations judiciaires et, enfin, dans le cadre d'une demande d'entraide judiciaire internationale. Le ministre de la Justice avait, par ailleurs, déclaré lors de la présentation du projet de loi que «la généralisation de l'utilisation des nouvelles technologies de l'information et de la communication a généré la multiplication de nouveaux types de crimes et de délits qui sont une menace aussi bien pour la confidentialité et l'intégrité des systèmes informatiques que pour les réseaux et les infrastructures qui les sous-tendent». A. Y.