La France a une ''responsabilité éminente'' dans la réussite de la prochaine tournée européenne de l'envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU pour le Sahara occidental, Christopher Ross, a affirmé, samedi à Paris, le sénateur belge et président de la Coordination européenne du soutien au peuple sahraoui (Eucoco), Pierre Galand. ''Il ne faudrait pas que la France, puissance au sein du Conseil de sécurité de l'ONU, mette, une fois de plus, son veto ou mette des obstacles à Christopher Ross'', lors de sa prochaine mission, a déclaré l'homme politique belge à l'APS, en marge d'une conférence internationale sur le ''respect des droits de l'homme au Sahara occidental''. A l'approche de la réunion du Conseil de sécurité, prévue fin avril pour trancher la question de la Minurso, l'envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU pour le Sahara occidental a repris son bâton de pèlerin pour faire avancer les choses dans ce dernier dossier de décolonisation en Afrique. Il doit, pour ce faire, se rendre successivement en France, en Espagne, au Royaume-Uni, en Allemagne et en Suisse. Pour M. Galand, ces consultations, qui dureront jusqu'au 15 février prochain en vue d'un nouveau round de négociations entre les parties au conflit (Front Polisario-Maroc), prévu pour mars, il est ''souhaitable'' que M. Ross vienne aussi au Parlement européenne, à Bruxelles. ''J'espère qu'il viendra d'abord à Paris, mais aussi au Parlement européen pour y écouter la voix des peuples à Bruxelles où cette Assemblée a été capable de prendre, l'année dernière, trois positions tout à fait conformes au droit du peuple sahraoui'' , a-t-il souhaité, citant, entre autres positions, l'adoption par le Parlement de la revendication ''légitime'' d'autodétermination, la protection du peuple sahraoui sur le territoire ''aussi longtemps qu'il y a l'occupation marocaine'' , la protection ''légitime'' de ses ressources naturelles et son droit ''populaire, normal ''d'être aidé'' aussi longtemps qu'il sera réfugié''. Aux yeux du sénateur belge, construire un ''Etat de droit'' au Sahara occidental sera ''la meilleure solution pour tout le Maghreb''. ''C'est la solution de paix dans une région qui est particulièrement perturbée aujourd'hui'', a-t-il dit, estimant que M. Ross a une ''grande responsabilité'' dans la recherche d'une issue à cette question, mais la France a une responsabilité "éminente'', selon lui, de faire en sorte que la mission annoncée de M. Ross ''puisse être réussie''. Au terme d'une conférence internationale sur le respect des droits de l'homme au Sahara occidental, tenue au sénat français, les participants ont adopté une motion appelant à la tenue ''rapide'' du référendum d'autodétermination pour "permettre au peuple sahraoui de décider librement de son avenir'' . Pour le sénateur belge, ce message est en direction notamment des plus hautes autorités françaises, ainsi qu'au Parlement, mais aussi aux autorités européennes et onusiennes, pour prendre ''enfin les dispositions nécessaires pas simplement pour faire des résolutions mais pour les mettre en œuvre''.