L'association des donneurs de sang de la wilaya d'Oran constitue un chaînon important dans la collecte de ce tissu vital et dans la sensibilisation de la population, notamment les jeunes, à contribuer à cet élan humanitaire susceptible de sauver des vies. Activant depuis 1987, cette association s'est assignée comme mission d'intensifier les campagnes de don de sang et de sensibiliser tout un chacun pour venir en aide aux malades, dont les enfants cancéreux de l'établissement hospitalier spécialisé (EHS) en oncologie à hai "El Hassi" à l'ouest d'Oran. Selon la présidente de l'association, Mme Khadidja Serrir, il y a une forte demande sur le sang à Oran, notamment pour ce qui concerne le Rhésus négatif. Cette demande sur ce liquide vital se fait, de jour en jour, plus pressante avec la recrudescence des accidents de la route. En l'espace d'une année, le nombre de donneurs a atteint les 2.121 avec la collecte de 150 poches/jour lors de la campagne, initiée par l'association en collaboration avec différents établissements hospitaliers d'Oran dont l'EHS d'oncologie d'El Hassi. "En plus de la difficulté de la maladie les enfants cancéreux de cet EHS souffrent du manque de sang", a-t-elle relevé au passage. S'agissant des conditions du don, Mme Serrir a expliqué que le donneur "doit être âgé entre 18 et 65 ans, pesant plus de 50 kg et indemne de toute maladie", indiquant que la moyenne de don chez les femmes doit être une fois tous les quatre mois et pour les hommes une fois tous les trois mois. Un manque de plaquettes de sang et des inquiétudes à l'EHS d'El Hassi La plupart des malades cancéreux à l'EHS d'El Hassi souffrent énormément du manque de plaquettes de sang en dépit de la disponibilité d'un centre spécialisé de transfusion sanguine. Le problème posé avec acuité est que le donneur de plaquettes de sang doit être de bonne santé et avec des veines précises. Les plaquettes de sang dont en ont besoin ces malades sont très petits qui aident à dominer certains genres d'hémorragie. Elles sont collectées par un appareil qui sépare les composants sanguins en préservant des plaquettes dans deux poches et réinjecte le reste du sang au corps du donneur. Les donneurs de sang craignent l'appareil de séparation des composants, a fait remarquer la même interlocutrice affirmant que cette appréhension n'est pas justifiée "car cet appareil est très sécurisé et stérilisé avant et après usage". Mme Serrir a ajouté que les membres de son association font de ce genre de don un objectif principal intensifiant des campagnes de sensibilisation au niveau des universités, des cités d'habitation et des places publiques pour expliquer l'importance de ce geste, d'une part, et se procurer des plaquettes de sang pour les malades cancéreux, d'autre part. Aller vers les citoyens pour collecter du sang Ces campagnes ont eu un écho favorable auprès des jeunes et se sont traduites par l'augmentation du nombre de bénévoles au sein de cette association (400 jeunes donneurs détenteurs d'une carte qui sont sollicités chaque fois que le besoin se fait sentir au niveau des établissements hospitaliers d'Oran et à l'extérieur de la wilaya). En dépit de l'indisponibilité de siège, l'association oeuvre au niveau d'un bureau dans le CHU d'Oran, mais ses membres activent au niveau des administrations publiques, des entreprises privées, des universités et des instituts pour faire grossir ses rangs. Lors d'une campagne de don du sang, organisée récemment par l'association avec le bureau de wilaya du Croissant-Rouge algérien (CRA), l'APS a rencontré plusieurs jeunes donneurs (femmes et hommmes) attendant leur tour. Sur les motivations de ce geste, un jeune de 20 ans a répondu "j'ai été séduit par le dévouement de la présidente et une autre membre de l'association, sorties inviter les jeunes à donner leur sang avec force conviction décrivant les souffrance des cancéreux". — Mme Soraya Belaid Baya, doyenne des donneurs de sang à Oran--- La doyenne des donneurs de sang de la wilaya d'Oran, Mme Soraya Belaid Baya, est un exemple en matière de sacrifice et de solidarité. Pleine de compassion pour les malades depuis des décennies, cette femme au foyer, âgée de 61 ans, est, depuis déjà 35 ans, à leur service dans le cadre de son activité au sein de cette association. Ce don de soi pouvant alléger la souffrance d'autrui et ce geste noble de sauver des vies qu'elle ne se lasse pas de faire l'enchante au plus haut point. Cette mère de famille raconte sa longue histoire de don de son sang, se rappelant le jour où elle a entendu, sur les ondes de la radio nationale, un appel urgent au profit d'un jeune malade du même groupe sanguin "AB" de l'ex établissement hospitalier "Baudens" situé à hai "Sidi El Houari". Ce jour-là, elle s'est précipitée, raconte-t-elle non sans fierté, "pour venir en aide à ce malade, malgré ma chétivité". "Arrivant à l'hôpital, dans moins d'un quart d'heure, de peur que le malade ne lui arrive malheur, j'ai demandé à donner mon sang à ce malade qui se trouvait en salle de réanimation, mais les responsables du centre de transfusion sanguine m'ont indiqué que c'est impossible. J'ai rebroussé chemin et je n'ai pas dormi le soir de peur que le malade ne survive pas à son état très grave", a-t-elle souligné. "A l'aube du jour suivant, j'étais parmi les premières personnes à se rendre au centre de transfusion sanguine et j'ai donné la quantité de sang demandée, à ma grande joie, le malade s'est relevé au bout d'un mois", a-t-elle ajouté. Mme Soraya Belaid Baya a également indiqué qu'elle est restée depuis en contact avec ce centre en laissant son numéro de téléphone. Mieux encore, elle incitait les membres de sa famille et ses proches à donner leur sang quoiqu'elle n'était adhérente à cette époque à aucune instance ou association. L'hospitalisation de son père a permis à cette doyenne de connaître l'association des donneurs du sang, a-t-elle indiqué, affirmant rester fidèle et volontaire jusqu'à 65 ans, âge limite pour les donneurs de sang et poursuivre indéfiniment l'action de sensibilisation au sein de l'association. L'actuelle doyenne des donneurs de sang à Oran, Mme Soraya Belaid Baya a pris le relais de l'ex doyen Abdellah Mahmoud fondateur de l'association.