L'opération militaire française au Mali "Serval", qui a débuté le 11 janvier dernier, est en train de prendre un nouveau tournant, "plus difficile", selon le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian. "Nous sommes dans la phase finale, mais c'est la phase la plus difficile, parce qu' (elle se déroule) dans le réduit des terroristes et de toutes les bandes qui trafiquent dans ce secteur ", a souligné M. Le Drian mercredi à la chaîne publique France 2. Après avoir stoppé une offensive des terroristes à Konna (centre), puis pris le contrôle des trois principales villes du nord du pays, à savoir Gao, Tombouctou et Kidal, l'armée française s'efforce à l'heure actuelle de soustraire aux mains des terroristes et trafiquants le massif des Ifoghas. "Les forces françaises s'efforcent de contrôler (..) plus particulièrement le nord de l'Adrar des Ifoghas, qui est une zone très difficile d'accès", a expliqué un directeur d'étude de l'Institut de recherche stratégique de l'Ecole militaire à Paris (IRSEM), le colonel Michel Goya. "Les Français se sont emparés de la Vallée du Tilemsi, qui va de Kidal jusqu'à Tessalit, presque jusqu'à la frontière algérienne", a-t-il ajouté. "C'est là que se sont déroulés les combats de ce mardi", qui ont entraîné la mort du sergent-chef franco-belge, Harold Vormezeele, et la neutralisation par l'armée française d'une vingtaine de terroristes, selon le porte-parole de son état-major à Paris. Les troupes françaises ont lancé dans cette zone montagneuse l'opération "Panthère IV" visant, selon le colonel Goya, à " rechercher et détruire les éléments rebelles qu'on pourrait y découvrir". "(Au sol,) les Français sont systématiquement accompagnés de forces maliennes", a-t-il, en outre, précisé, citant aussi la présence de forces tchadiennes dans la région de Kidal (nord-est). Le colonel Goya estime que "plusieurs centaines" de terroristes se trouvent dans cette région montagneuse, désormais ciblée et fouillée par les forces françaises afin, comme l'a rappelé le ministre français de la Défense, "d'éradiquer ces groupes terroristes (..) extérieurs à la population malienne".