Un hommage organisé par le quotidien El Moudjahid a été rendu, mercredi à Alger, à Mouloud Feraoun, assassiné en 1962 par l'OAS (Organisation de l'armée secrète), à l'occasion du centenaire de la naissance de l'écrivain algérien. Mouloud Feraoun, né le 8 mars 1913 en Kabylie, a été assassiné à Alger le 15 mars 1962, à quelques jours du cessez-le-feu signé entre Le FLN et la France en prélude à l'indépendance de l'Algérie. En présence de ses enfants, Fazia et Ali Feraoun, un docu-fiction en Tamazight, réalisé par Ali Mouzaoui et consacré à la vie et l'œuvre de l'auteur du "Fils du pauvre", a été projeté au public. Fazia Feraoun a exprimé son "apaisement et sa satisfaction" de pouvoir entendre des discours sur son père, comme celui du documentaire de Ali Mouzaoui, plus "fidèle à la réalité et au personnage" de Mouloud Feraoun. A à une question sur le rapport de Mouloud Feraoun au mouvement de libération national, Ali Feraoun a affirmé posséder un "document signé" par Mohammedi Saïd, colonel de la Wilaya lll historique de l'Aln et attestant de la participation de l'enseignant et écrivain à la guerre de libération depuis son déclenchement, en 1954. Ce document "en possession de la famille Feraoun depuis les premières années de l'indépendance" n'a jamais eu à être présenté tant les "preuves de l'engagement" de Mouloud Feraoun en faveur de la cause national "se trouvent d'abord dans ses écrits et son parcours personnel", a dit Ali Feraoun. Mouloud Feraoun, témoigne-t-il, avait toujours refusé de monter dans l'échelle sociale aux dépends des malheurs des Algériens, citant pour exemple le "refus de l'écrivain, en 1959, d'assumer la fonction d'attaché culturel de l'ambassade de France à New York". Par ailleurs, la fondation Mouloud Feraoun, prévoie plusieurs activités culturelles du 12 au 18 mars, à Alger et Tizi-Ouzou, pour marquer le centenaire de la naissance de Feraoun. Mouloud Feraoun et ses cinq compagnons, Ali Hamoutène, Salah Ould Aoudia, Etienne Basset, Robert Aymar et Max Marchand, assassinés dans le même attentat de l'OAS, étaient tous inspecteurs des CSE (Centres socio-éducatifs), des structures créées pour venir en aide aux plus démunis, notamment en assurant des cours d'alphabétisation.