Le département d'Etat américain a affirmé que l'Algérie avait engagé, durant l'année 2012, certains efforts pour lutter contre le trafic des personnes qui touche notamment ceux venant de l'Afrique subsaharienne, mais que des insuffisances persistaient pour venir à bout de ce fléau. Dans son rapport mondial 2013 sur la traite humaine à travers 188 pays, publié mercredi, le département d'Etat considère que l'Algérie est plutôt un pays de transit et, à un degré moindre, une destination ou un pourvoyeur d'hommes et de femmes soumis au travail forcé ou aux autres formes de trafic humain. A ce propos, il observe que le plus souvent, des hommes et des femmes venant de l'Afrique subsaharienne entrent en Algérie ''volontairement'', mais ''de manière illégale'' et ce, souvent avec l'aide de passeurs dans le but de se rendre en Europe. Signalant que les réseaux criminels, qui s'étendent parfois à l'Afrique subsaharienne et en Europe, sont impliqués dans cette traite humaine, le rapport précise que les chefs de "villages africains", petites zones habitées par des Subsahariens situées à l'intérieur et autour de la ville de Tamanrasset, pourraient être parmi ceux qui sont responsables de la traite des femmes venant de l'Afrique subsaharienne. Le département d'Etat note aussi que des hommes d'Afrique subsaharienne, principalement du Mali, sont contraints de travailler comme des domestiques dans des maisons dont les propriétaires leur confisquent parfois leurs documents d'identité, ce qui est ''un indice de travail forcé''. Abordant le dispositif législatif national de lutte contre la traite des personnes, le rapport précise que l'Algérie interdit toutes les formes de traite humaine en vertu de l'article 5 de son code pénal adopté en mars 2009. Rappelant que les sanctions contre ce type de crimes prévoient une peine d'emprisonnement allant entre 3 et 10 ans, il estime que ces sanctions sont ''suffisamment sévères et proportionnelles'' à celles prescrites par la législation algérienne pour d'autres crimes graves comme le viol. Néanmoins, poursuit le département d'Etat, l'Algérie ''ne dispose pas d'un système efficace'' pour recueillir et établir des rapports sur les faits relatifs à la lutte contre la traite humaine. Par ailleurs, le département d'Etat estime que les lacunes persistent encore en matière de protection des victimes du trafic humain, de leur assistance juridique et d'absence de campagne publique de sensibilisation sur le problème de la traite des personnes. Toutefois, le département de John Kerry évoque les efforts engagés pour faire face à ce type d'infractions en notant que le gouvernement algérien a financé et organisé, en 2012, un programme de formation de policiers pour combattre ce fléau et que des brigades ont été spécialisées en matière de lutte contre l'immigration clandestine et la traite des êtres humains. De surcroît, enchaîne le rapport américain, le Comité algérien de lutte contre la traite humaine a également collaboré avec une organisation internationale pour développer un programme de formation judiciaire en la matière.