Classement n Notre pays figure parmi les 17 pays les moins bien notés, avec la RDC, la Libye, la Corée du Nord et l'Arabie saoudite. Dans son rapport mondial 2012 sur le trafic humain, le département d'Etat observe que le plus souvent, des hommes et des femmes de l'Afrique subsaharienne entrent en Algérie volontairement mais de manière illégale, souvent avec l'aide de passeurs, dans le but de se rendre en Europe. Certaines de ces femmes sont parfois contraintes à la prostitution. Les réseaux criminels qui, parfois, s'étendent jusqu'à l'Afrique subsaharienne et à l'Europe sont impliqués à la fois dans la contrebande et dans la traite des êtres humains, selon ce rapport. «Certains hommes d'Afrique subsaharienne, pour la plupart originaires du Mali, sont contraints au travail domestique. Les propriétaires leur confisquent parfois leurs documents, ce qui indique qu'il s'agit d'un travail forcé. Certaines femmes algériennes sont également contraintes à la prostitution», lit-on dans le rapport du département d'état rendu public hier, mardi. « ...Comme l'Europe resserre ses frontières, l'Algérie est de plus en plus en train de devenir une destination à la fois pour les migrations clandestines et trafic. Le «coût», en termes de frais du voyage d'un migrant vers et à travers l'Algérie ont augmenté en raison d'une plus grande répression contre les migrants clandestins», note encore le rapport. Selon ce document, le gouvernement algérien «ne se conforme pas entièrement aux normes minimales pour l'élimination du trafic humain, et ne fait pas des efforts signifiants dans ce sens». Le rapport note que l'Algérie interdit toutes les formes de la traite humaine en vertu de l'article 5 de son code pénal, promulgué en mars 2009, précisant que les peines prévues vont de 3 à 10 ans d'emprisonnement. A ce propos, il considère que ces sanctions sont suffisamment sévères et proportionnelles à celles prescrites en vertu du droit algérien pour d'autres crimes graves, tels que le viol. Mais, précise encore le rapport, l'Algérie «a échoué à identifier et à protéger les victimes de ce trafic, et a continué à manquer de mesures adéquates pour protéger les victimes». «Le gouvernement algérien n'a fait aucun progrès perceptible pour protéger les victimes de trafic humain au cours de l'année dernière. Il n'a pas développé ou utilisé des procédures systématiques pour l'identification des victimes de ce trafic, notamment au sein des populations vulnérables, telles que les femmes étrangères arrêtées pour prostitution ou les migrants clandestins. Des ONG ont signalé que certaines victimes de trafic humain étaient emprisonnées pour des actes illicites tels que la prostitution», note encore le rapport du département d'Etat. Le rapport, qui cite des responsables de services de sécurité à Tamanrasset, a indiqué que 8 097 immigrants clandestins ont été arrêtés et reconduits en dehors de l'Algérie au cours de l'année dernière. Parmi ces immigrants, 241 ont été arrêtés pour des crimes, dont trois ont été inculpées de prostitution. «Les services de sécurité n'ont fait aucun effort pour identifier ces immigrants pour les indications de trafic humains, et ils n'ont pas fourni une protection à ces personnes», a déploré le rapport. B. M.