Le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF) a fait part mardi de sa préoccupation de la détérioration de la situation humanitaire en République centrafricaine, qui affecte particulièrement les enfants dans le centre et l'est du pays. Selon une évaluation effectuée par l'agence onusienne dans plusieurs régions du pays, 51% de la population n'ont pas accès aux médicaments et soins médicaux en raison de la fermeture des centres de santé ou du manque de personnel soignant. En outre, 81% de la population est en situation d'insécurité alimentaire pour manque de denrées alimentaires et de leur prix élevé. ''Même si des chiffres complets ne sont pas disponibles, les évaluations montrent qu'il existe des risques considérables, avec une augmentation des cas avérés de violence contre les femmes et une hausse du nombre d'enfants non-accompagnés et d'enrôlements d'enfants'', s'est inquiétée la porte-parole de l'UNICEF, Marixie Mercado, lors d'une conférence de presse. Selon elle, au moins 206.000 personnes ont été déplacées et plus de 50.000 ont fui le pays pour se réfugier dans les pays voisins, principalement en République démocratique du Congo. Avant même le coup d'Etat militaire de mars, la République centrafricaine connaissait un taux de mortalité infantile parmi les plus élevés au monde. Les évaluations de l'UNICEF rappellent que les enfants sont les plus durement affectés par la pauvreté, la mauvaise gouvernance, le conflit et l'instabilité politique. Depuis le début de la crise, l'UNICEF a livré 140 tonnes d'aide humanitaire et travaillé avec ses partenaires pour fournir des services de santé et de protection, de l'eau et des denrées alimentaires, a indiqué Mme Mercado. L'appel de l'UNICEF aux bailleurs de fonds pour le pays s'élevait à 11,5 millions de dollars avant le coup d'Etat, avant d'atteindre 32,4 millions de dollars alors que 9 millions de dollars seulement ont été reçus. Les hostilités ont éclaté en République centrafricaine en décembre 2012, lorsque la coalition rebelle Séléka a lancé une série d'attaques, pris le contrôle des principales villes du pays et avancer sur la capitale, Bangui. Les rebelles ont renversé le pouvoir de l'ancien président François Bozizé en mars dernier. En juin dernier, le Premier ministre centrafricain, Nicolas Tiangaye, a formé un nouveau gouvernement d'union nationale de normalisation de la situation en Centrafrique.