Le procureur général égyptien Hicham Barakat a décidé dimanche du gel des avoirs de 14 hauts responsables islamistes parmi lesquels Mohamed Badie, le Guide suprême des Frères musulmans, ont indiqué des sources judiciaires. Cette décision a été prise dans le cadre de l'enquête sur plusieurs heurts sanglants, notamment ceux du 8 juillet, qui ont fait 53 morts au Caire, ont précisé les mêmes sources. D'autres hauts responsables parmi les cadres du parti des Frères musulmans, Justice et Liberté, sont concernés par cette mesure. Il s'agit notamment de l'homme d'affaires et membre de l'exécutif de ce parti, Kheirat Chater, et de son président Saad el Katatni. Les violences du 8 juillet, survenues lors d'une manifestation des partisans du président déchu Mohamed Morsi devant le siège de la Garde Républicaine, ont été qualifiées de "massacre" par la confrérie, qui a affirmé que les protestataires avaient été la cible de tirs alors qu'ils priaient. L'armée avait de son côté assuré avoir répliqué à des "terroristes". Un mandat d'arrêt a été émis deux jours plus tard contre le Guide suprême et d'autres responsables des Frères musulmans, en lien avec ce drame. Quelque 250 autres personnes ont été inculpées dans cette affaire. Par ailleurs, Human Rights Watch (HRW) a critiqué l'enquête menée jusqu'à présent, soulignant qu'elle devait aussi déterminer les responsabilités parmi les forces de sécurité. Les violences qui ont éclaté depuis le renversement de Mohamed Morsi par l'armée le 3 juillet, au terme de manifestations massives réclamant son départ, ont fait une centaine de morts, selon un bilan officiel.