Tokyo a été élue ville hôte des jeux Olympiques d'été 2020 par les membres du Comité international olympique (CIO) au détriment d'Istanbul, samedi à Buenos Aires. La capitale japonaise, organisatrice des JO de 1964, a devancé la métropole turque en dépit des interrogations sur les conséquences de la catastrophe de Fukushima, en mars 2011, et sur les risques d'accident nucléaire dans l'archipel. Madrid, l'autre participant à la finale à trois, avait été éliminée au premier tour. Tokyo, la capitale du Japon, compte 13,23 millions d'habitants pour une superficie de 2188,67 km2. Tokyo se situe sur la côte Pacifique de l'île principale du Japon, Honshu, dans la région du Kanto. Le climat, en été, est généralement humide et chaud. Ancien village de pêcheurs, Edo (l'ancien nom de Tokyo) constitue à partir du début du 17e siècle et pendant plus de 270 ans le siège du gouvernement militaire du shogunat Tokugawa. En 1868, l'empereur dont l'autorité a été restaurée déplace sa capitale de Kyoto à Edo, rebaptisée Tokyo ("capitale de l'est"). La ville s'est développée jusqu'à devenir la plus grande métropole du monde, malgré sa destruction partielle pendant la Seconde guerre mondiale. Tokyo a déjà organisé les jeux Olympiques d'été en 1964. Elle avait également été candidate malheureuse pour les Jeux d'été de 1960 et de 2016. Outre Tokyo en 1964, le Japon a accueilli deux éditions d'hiver des jeux Olympiques, en 1972 à Sapporo et en 1998 à Nagano. Budget estimé : 3,42 milliards de dollars (2,6 milliards d'euros) Facture estimée des JO incluant la construction d'infrastructures : 8,3 milliards de dollars (6,3 milliards d'euros) La métropole nippone, dont le credo est "découvrir demain", propose des Jeux très compacts, répartis en deux zones de compétition : l'une en front de mer et une autre baptisée "Patrimoine", reprenant une partie des sites et enceintes déjà utilisés pour les Jeux de 1964. Une version concrète de la notion d'"héritage" si chère au Comité international olympique (CIO). La crise et le dopage derrière le "fiasco" de Madrid, selon la presse espagnole MADRID- La crise et les scandales de dopage sont les principales raisons de l'échec de Madrid dans la course à l'organisation des Jeux olympiques d'été 2020, estime la presse espagnole dimanche au lendemain de l'élimination de la capitale du pays dès le premier tour du vote pour choisir la ville hôte du rendez-vous olympique qui a souri à Tokyo. "Le pire cauchemar de Madrid", écrivait le journal de centre gauche El Pais, qui intitulait simplement son éditorial "La déception". Le mot était largement repris dans les médias, sonnés, comme les milliers d'enthousiastes qui s'étaient réunis la veille dans le centre de Madrid, par l'élimination si rapide d'une ville qui tentait sa chance pour la troisième fois de suite, après une première tentative pour les Jeux de 1972. La décision du Comité international olympique (CIO) "a éteint d'un souffle l'espoir que les Jeux atténueraient la crise" économique qui frappe l'Espagne, poursuivait El Pais. "C'est le candidat avec l'économie la plus solide et celui qui a lutté le plus efficacement contre le dopage qui a gagné", affirmait le journal. "La grande déception" titrait en une le journal de centre droit El Mundo. "Personne ne s'attendait à ce que Madrid soit éliminée au premier tour", pouvait-on lire dans son édito. "La défaite ne peut s'expliquer que par la perte d'influence internationale de l'Espagne et la détérioration de son image, plombée par le chômage, la crise, la corruption politique, les tensions territoriales et la longue ombre du dopage, très présente à travers la polémique Opération Puerto", une affaire de dopage. Face à la "bonne image" du pays donnée par le prince héritier Felipe, qui s'est exprimé samedi en trois langues lors de la présentation de la candidature, El Mundo dénonçait "les interventions médiocres des politiques". Il reprenait ainsi une critique très répandue depuis plusieurs jours en Espagne, la vidéo de la maire de Madrid, Ana Botella, semblant ne pas comprendre une question en anglais sur le chômage et l'anglais chancelant des responsables de la candidature faisant le "buzz" sur Internet. "Une punition trop sévère", s'indignait pour sa part le journal conservateur ABC tandis que le journal sportif Marca accusait, en référence à la candidature austère de Madrid, qui affirmait que 80% des infrastructures étaient déjà prêtes : "Le CIO rejette l'austérité et choisit les investissements à tout-va." Déjà candidate pour les Jeux de 2012 et 2016, "Madrid pourra difficilement retenter une quatrième fois après ce fiasco", jugeait El Mundo. "Le CIO a estimé que la Turquie n'était pas encore prête" (Erdogan) ISTANBUL- Le Comité international olympique (CIO) a estimé que la Turquie n'"était pas encore prête" à organiser les jeux Olympiques d'été de 2020 (JO-2020), a réagi dimanche le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, après l'échec d'Istanbul à accueillir cet événement planétaire. "Le comité (international olympique, CIO) a sans doute pris une telle décision parce qu'il a estimé que nous n'étions pas encore prêts pour les JO", a déclaré M. Erdogan, cité par l'agence de presse turque Anatolie. "Ils ont vu les choses comme ça. Ce n'était pas notre destin. Mais au moins, c'était important d'aller jusqu'en finale, c'était un grand succès. Cela va nous permettre par la suite de faire de nouveaux pas", a poursuivi M. Erdogan à Buenos Aires, où se déroulait la cérémonie d'attribution des JO-2020. Le Premier ministre turc a estimé que le CIO aurait pu "mieux évaluer" la question de "l'extension" des JO à travers la monde, mais a souligné qu'il fallait "respecter sa décision". Istanbul, qui a atteint la finale face à Tokyo après l'élimination de Madrid, avait insisté lors de sa campagne sur le fait qu'en cas de sélection, elle serait la première ville hôte de JO issue du monde musulman. Candidate à cinq reprises pour l'organisation de JO, la ville turque n'a encore jamais accueilli la compétition.