Le chanteur guinéen Djeli Moussa Condé a donné un concert dimanche à Alger, au 3e soir du 6ème Festival culturel international de la musique diwan qui s'étale jusqu'au 3 octobre prochain, mettant en valeur les musiques africaines entrées en résonance avec le flamenco, le jazz et le funk. Devant un public conquis, à la salle Ibn Zeydoun, l'artiste a interprété les chansons de son premier album solo, sorti en 2012, dans une variété de styles et de couleurs reflétant "l'Afrique des rencontre et de l'amitié". "Nafi", "M'bemba", "N'tatala", "Ménilmontant", "Le dernier regard de Gore", "Dounia" ou encore "Haïti", figurent parmi les titres interprétés, formant un mélange entre une musique traditionnelle africaine d'une rare intensité et divers rythmes modernes. Resté profondément attaché aux valeurs familiales et humanitaires, l'artiste rend hommage dans sa chanson "M'bemba" à son grand-père dont les paroles l'inspirent encore aujourd'hui, alors que dans "Ménilmontant", il raconte ses cinq ans de vie clandestine en France. Citoyen du monde, le chanteur prône l'ouverture sur toutes les cultures à travers la musique, ce langage universel qui n'a de préférence pour aucune religion, ni couleur et qui crée des mélanges magiques tissant des liens d'amitié et de paix entre les peuples. De ce brassage des genres intelligemment réussi, est né une fresque où se mêlent en parfaite symbiose, des musiques traditionnelles d'Afrique de l'Ouest à des sonorités et rythmes occidentaux avec une harmonisation riche et recherchée. Accompagné par le Finlandais Jouni Isoherranen à la basse et les Français, Renaud Tenoux, à la flûte, et Vincent Lassalle aux percussions Djeli Moussa Condé, également percussionniste et guitariste, joue à la Kora. Surnommée aussi la harpe africaine, la Kora est un instrument de musique comptant 21 cordes, aux sonorités de la harpe et du luth mandingue (Groupe ethnique que l'on rencontre notamment dans le Haut Sénégal et le Haut Niger.). Présentant un manche relativement long attaché à une caisse ample et arrondie, la Kora se joue en posant la caisse sur les hanches de manière à avoir le manche et les cordes en face de soi. Né en 1963 en Guinée Conakry et issu d'une famille de griots (Poètes, chanteurs et musiciens ambulants), Djeli Moussa Condé connaît une enfance instable avant d'être envoyé par son père en Gambie, étudier dans une école coranique. Repéré par le musicien Souleyman Koly, fondateur de l'Ensemble Koteba d'Abidjan, Djeli entame une tournée internationale, puis s'installe à Paris en 1993. Collaborant avec Manu Dibango, Salif Keïta, Mory Kanté, Richard Bona, Alpha Blondy, Césaria Evora, Hank Jones, Cheick Tydiane Seck entre autre, il signe un album avec Janice DeRosa. Le 6e Festival culturel international de musique Diwan, inauguré le 27 septembre dernier, se poursuit avec la programmation lundi de Sylvain Luc, Bijan et Keyvan Chemirani Trio qui invitent Kheireddine M'Kachiche en début de soirée et Bonga Kuenda en deuxième partie du spectacle.