Les tentatives d'attentats terroristes qui ont visé mercredi les villes touristiques de Sousse et Monastir constituent une nouvelle étape dans les plans terroristes qui ciblaient les institutions militaire et sécuritaire pour "frapper", aujourd'hui, le tourisme qui représente l'épine dorsale de l'économie tunisienne, selon des experts. Des renforts de sécurité ont été déployés juste après l'attaque déjouée qui a visé le mausolée du premier président tunisien Habib Bourguiba à Monastir et la saisie de produits explosifs ainsi que l'attentat suicide de Sousse. Le haut conseil de sécurité a mis en place un "plan sécuritaire global pour contrer toute acte terroriste" et c'est ce qui a permis "aux appareils sécuritaire et militaire d'affronter ces menaces de manière judicieuse et efficace", en allusion aux deux actes terroristes qui ont été avortés, a indiqué la présidence tunisienne dans un communiqué. Ces attentats terroristes coïncident avec l'amorce du dialogue national visant à faire sortir le pays de la crise politique qu'il traverse et l'ancrage des fondements de gouvernance outre l'établissement d'institutions constitutionnelles stables, estiment des observateurs. Une source sécuritaire a souligné la synchronisation des attentats de Sousse et Monastir, avant de rappeler que les kamikazes appartenaient au courant salafiste. Les deux kamikazes faisaient partie des "cellules dormantes" qui ciblaient tant les éléments de la sécurité que les citoyens tunisiens, a encore précisé la même source. D'autre part, le président du mouvement islamiste "Nahdha" qui dirige le gouvernement de transition, a indiqué que ceux qui ont perpétré ces violences contre "les hôtes de la Tunisie" et le mausolée du défunt président Habib Bourguiba sont des "criminels qui veulent détruire la Tunisie et son économie et torpiller la transition démocratique". Le directeur général de l'office tunisien du tourisme, M. Lahbib Ammar, a annoncé "la mise en place d'une cellule de crise" au ministère du Tourisme pour "arrêter les mesures nécessaires" après l'attentat suicide de Sousse, précisant qu'à l'avenir, les contacts avec les agences de voyage seront intensifiés pour expliquer "la situation sécuritaire du pays". Cet acte terroriste aura un impact négatif sur le secteur touristique en Tunisie, a-t-il tenu à dire. Par ailleurs, les forces de l'opposition ont fait part de leurs craintes quant à ces attaques qui sont, ont-elles dit, "le début d'une série d'autres actes". Dans une déclaration à la radio, l'expert militaire tunisien, Mohamed Ahmed, a affirmé que les deux attentats de Sousse et Monastir ont révélé que les éléments terroristes utilisent des explosifs de type "TNT" qui ne peuvent provenir actuellement que de Libye. Il a souligné en outre, que le recours des terroristes à ce genre d'explosifs démontre clairement qu'ils font monter d'un cran les violences en passant de l'usage de bombes artisanales à des explosifs de fabrication militaire". Il a mis en garde également contre ces groupes terroristes qui tentent de "transformer" la Tunisie en un Etat faible incapable d'assurer la sécurité interne. Des sources officielles ont tenu pour responsable l'organisation terroriste "Ansar Echariaâ" de ces attentats qui ont touché plusieurs régions du pays. Le gouvernement de transition a estimé que l'organisation "Ansar Echariaâ" était une organisation terroriste la tenant pour responsable des assassinats des deux opposants politiques Chokri Belaid et Mohamed Brahmi.