L'emblème national a été levé vendredi à 00h00 au siège du ministère des Affaires étrangères à Alger, à l'occasion de la commémoration du 59ème anniversaire du déclenchement de la Révolution du 1er-Novembre 1954. La cérémonie a été présidée par le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, d'anciens moudjahidines et des cadres du ministère. Une gerbe de fleurs a été déposée et la Fatiha a été lue à la mémoire des chouhada de la Révolution algérienne. Auparavant, une conférence-débat a été animée par l'ancien officier de l'Armée de libération nationale (ALN), le général-major Hocine Benmaâlem et le Professeur Mohamed Toumi, ancien responsable médical de l'ALN. Dans son intervention à l'occasion de cette conférence-débat, M. Lamamra a indiqué que l'histoire algérienne est d'une "densité extraordinaire" et reste "inépuisable en termes de faits, d'événements, d'épopées et de personnes". Le ministre a également relevé la "richesse de cette histoire qui demeure l'objet de vastes chantiers", faisant observer que "l'Algérie a été le tombeau du colonialisme français". De son côté, M. Benmaâlem a évoqué l'opération "bleuite" qui avait permis aux colons français d' "infiltrer" les rangs du Front de libération nationale (FLN) ainsi que l'ALN, après la désorganisation de la zone autonome d'Alger. Qualifiant l'opération de la "bleuite" d' "infernale" et de "diabolique", M. Benmaâlem a souligné que ce fut la wilaya 3 (Kabylie) qui avait été alors ciblée par les services de renseignement français dans la mesure où le colonel Amirouche avait tenté de reconstituer l'organisation de la zone autonome d'Alger. "Un climat de suspicion avait sévi dans la wilaya 3 à cause de l'infiltration de ses rangs par des harkis qui travaillaient avec les colons français", a indiqué Hocine Benmaâlem, suscitant ainsi un débat passionnant dans la salle des conférences du ministère. Pour sa part, Pr. Toumi s'est attardé sur l'organisation médicale au sein de l'ALN durant la Révolution, soulignant à cet effet "l'engagement du staff médical qui avait rejoint le FLN". Activant dans le Nord constantinois, Pr Toumi a indiqué que du fait du nombre "impressionnant" de blessés durant la Révolution, il a été obligé, lui et ses collaborateurs, de former des djounoud-infirmiers pour prendre en charge les moudjahidines blessés. Il a expliqué que ces infirmiers étaient astreints à une formation militaire et médicale durant une période de six mois, avant leur affectation dans des unités militaires.