Le quotidien américain Huffington Post a prôné le droit à l'autodétermination au Sahara occidental en affirmant que le Maroc ''occupe illégalement'' les territoires sahraouis tout en insistant sur l'impérativité d'un mécanisme de surveillance des droits de l'homme. ''La dernière colonie d'Afrique : L'Etat oublié'' est le titre de l'article publié mardi par cet influent journal américain qui souligne que ''cet Etat s'appelle le Sahara occidental et son peuple est appelé les Sahraouis''. Dans un rappel historique, Huffington Post souligne qu'au milieu du 20e siècle, plusieurs pays africains avaient commencé à acquérir leur indépendance des puissances coloniales et qu'aujourd'hui, ''tous les Etats africains sont considérés comme souverains sauf un qui est le Sahara occidental''. Contrairement à la plupart des Etats africains qui, poursuit-il, ont exercé leur droit à l'autodétermination avant le retrait de la puissance coloniale, le Sahara occidental avait été immédiatement et indûment revendiqué par ses pays voisins, le Maroc et la Mauritanie, après le retrait de l'Espagne, son ancien colonisateur. ''Plutôt que de donner l'indépendance aux Sahraouis, l'Espagne a conclu un marché avec le Maroc et la Mauritanie en signant l'accord de Madrid par lequel l'Espagne a divisé le territoire sahraoui entre ces deux pays voisins'', rappelle encore le quotidien américain. A ce propos, il précise qu'en 1975, ''le Maroc a envahi et occupé le Sahara occidental alors qu'un mois plus tôt, la Cour internationale de Justice (CIJ) avait statué que ni le Maroc ni la Mauritanie ne disposent d'un fondement juridique d'une souveraineté territoriale sur le Sahara occidental''. Faisant fi de cette décision internationale, s'indigne le journal, ''le Maroc s'est avancé et occupa le Sahara occidental''. Le Huffington Post qualifie catégoriquement cet acte d'''occupation illégale'' par le Maroc tout en rappelant que la Mauritanie s'était retirée du Sahara occidental en 1979 alors que l'occupant marocain contrôle la plupart du territoire sahraoui. Sur la base de ces faits, cet influent journal américain observe que le Maroc ''occupe illégalement'' le Sahara occidental depuis 38 ans et qu'en dépit du droit de l'ONU qui stipule le droit inaliénable d'exercer librement l'autodétermination, des puissances internationales n'interviennent pas pour exiger un référendum d'autodétermination à l'instar de ce qui avait été pratiqué pour les autres Etats africains. La réponse, explique le même quotidien, est que les puissances mondiales les plus dominantes ''étaient en jeu'', rappelant que lorsque le Maroc avait envahi le Sahara occidental, le gouvernement marocain avait un fort soutien de l'Espagne, de la France et de l'Administration Reagan aux Etats-Unis. ''Tous ces pays avaient perçu le Maroc comme un allié clé au Moyen-Orient et ne voulaient pas compromettre leur relation par un soutien à un référendum pour l'indépendance, même si cette solution a été soutenue par le droit international''. Quant à l'ONU, le journal considère que, souvent, elle n'applique pas le droit international lorsque cela ''contredit l'intérêt des puissance mondiales'' et que le cas du Sahara occidental en est la preuve. De surcroît, le quotidien américain considère que ''le pire échec'' de L'ONU est de n'avoir pas introduit le mécanisme de surveillance des droits de l'Homme des Sahraouis au sein de la MINURSO, et ce, en dépit des nombreux rapports accablants des ONG internationales des droits de l'Homme sur la violation de ces droits du peuple sahraoui par le Maroc. Soutenant l'importance d'une médiatisation plus large de la question sahraouie, le Huffington Post regrette et dénonce le silence complice ou, parfois, la censure frappant des médias marocains et étrangers sur le dossier du Sahara occidental.