Le président de l'Union américaine des Conservateurs, David Keene, a renouvelé dans un journal son soutien à la cause sahraouie tout en soulignant que certains "mythes" que le Maroc tentait d'entretenir sur le Sahara occidental s'étaient "brisés" lors de l'attaque militaire marocaine contre les camps sahraouis de Gdeim Izik en novembre dernier. Dans un article intitulé: "Nos amis du désert" publié par le journal américain "The Hill", un quotidien spécialisé dans les affaires du Congrès, le président de la plus grande organisation de droite américaine fait tout d'abord une rétrospective sur la question du Sahara occidental qui fut, rappelle-t-il, "aussitôt envahi, occupé et annexé par le Maroc" après le départ des Espagnols. "Plusieurs centaines de milliers de Sahraouis ont mené une guérilla contre un Maroc bien armé lequel avait le soutien de la plupart des pays arabes et des anciennes puissances coloniales", note-t-il. "Les Sahraouis, ajoute-t-il, avaient subi les bombardements et furent attaqués au napalm, contraignant plusieurs d'entre eux à franchir la frontière de l'Algérie voisine où plusieurs centaines de milliers vivent encore dans des camps de réfugiés". "Dirigés par le président Mohamed Abdelaziz, les Sahraouis avaient réalisé qu'ils ne pouvaient gagner la guerre contre les Marocains et avaient alors demandé l'aide de l'Organisation des Nations unies et de la Cour internationale de justice", rappelle M. Keene. Il poursuit que la Cour internationale de justice "a constaté que les revendications des Sahraouis pour les territoires occupés étaient légitimes, et l'ONU a soutenu la demande des Sahraouis pour un référendum d'autodétermination. Mais le roi du Maroc a complètement ignoré à la fois l'ONU, la Cour internationale de justice et les Sahraouis", souligne le président de l'Union américaine des conservateurs qui précise que les Sahraouis "jouissent d'un soutien bipartisan au Congrès américain". S'étant déjà rendu dans le camp des réfugiés sahraouis où sa fille a servi comme volontaire il y a quelques années, M. Keene souligne avoir constaté que les réfugiés étaient "dotés d'une bonne instruction et vivent sous une constitution écrite qui garantit, entre autres, l'égalité entre les hommes et les femmes". L'auteur de l'article rappelle que l'ancien secrétaire d'Etat américain James A. Baker avait accepté le poste de représentant spécial du secrétaire général de l'ONU pour parvenir à un plan pour le référendum. Cependant, regrette-t-il, "le Plan Baker a été évacué du revers de la main en 2003 par le roi du Maroc qui a commencé à dépenser des millions pour convaincre le monde que les Sahraouis étaient des émules d'Al-Qaïda et en faisant valoir que la plupart des Sahraouis veulent vivre sous la domination éclairée du Maroc". Mais "ce mythe est mort lors des affrontements entre les manifestants sahraouis et les forces de sécurité marocaines en novembre lorsque ces dernières ont démantelé un campement pacifique des Sahraouis dans les territoires occupés par le Maroc qui a interdit à la presse toute voie de communications et d'accès à la zone de conflit", soutient M. Keene. Pressentant une attaque marocaine suite à l'exode des Sahraouis en octobre dernier pour revendiquer leurs droits sociaux, économiques et politiques justes et légitimes, "les responsables sahraouis ont alors demandé une protection de l'ONU", note-t-il. Donnant de fausses assurances, "un porte-parole du gouvernement marocain avait déclaré le 18 octobre à Reuters qu'il n'y avait pas besoin de protection de l'ONU car +le Maroc tolère les manifestations...et il n'y aura pas d'intervention policière contre les manifestants+", indique-t-il. Malheureusement, déplore-t-il, "trois semaines plus tard, des coups de feu furent tirés et l'intervention des forces marocaines est devenue une réalité".