La 37e Conférence générale de l'Unesco a entériné mardi à Paris la réélection d'Irina Bokova à la tête de l'Agence onusienne pour l'éducation, la science et la culture. La diplomate bulgare (61 ans) a eu les faveurs de 160 pays membres de la Conférence, alors que 14 pays ont voté contre et un s'est abstenu, les autres pays membres (20) s'étant vu retirer le droit de vote car ne s'étant pas acquittés de leur cotisation annuelle au budget de l'Unesco. Ce vote à la majorité intervient après celui de la 192e Session du Conseil exécutif de l'Unesco, qui a accordé en octobre dernier 39 voix à Mme Bokova, obtenues des délégués permanents de 58 pays, tandis que ses rivaux, l'ambassadeur de Djibouti à Paris, Rachad Farah, et l'universitaire libanais Joseph Maila, se sont répartis respectivement les 13 et 6 voix restantes du Conseil. Née le 12 juillet 1952 à Sofia (Bulgarie), Irina Bokova a été élue pour la première fois Directrice générale le 15 novembre 1999. Son premier mandat a été marqué par une réforme majeure de l'UNESCO visant à rendre l'Organisation plus efficace et plus pertinente face aux défis qui se posent à la paix et au développement aujourd'hui, dans un monde de diversité qui est de plus en plus interdépendant. Au cours des quatre années passées, elle a orienté les programmes de l'UNESCO en fonction de deux objectifs principaux -forger une culture de paix et promouvoir le développement durable- et de deux priorités mondiales, à savoir l'Afrique et l'égalité des genres. Sous son impulsion, la contribution de l'UNESCO a permis de façonner le nouvel agenda post-2015 en matière de développement durable, en soulignant la contribution essentielle de l'éducation, de la culture, des sciences, de la communication et de l'information. Les Nations Unies et la communauté internationale sont actuellement en train d'examiner ce nouvel agenda. Son premier mandat a été également marqué par plusieurs contraintes financières dues à l'acceptation de la Palestine, comme 195ème membre de l'Unesco, le 31 octobre 2011. En signe de boycott, des Etats-membres comme les Etats-Unis et Israël ont cessé de verser leur contribution financière à l'agence onusienne. L'Unesco a officiellement décidé samedi dernier d'écarter treize pays, dont les Etats-Unis et Israël, du droit de vote après qu'ils aient arrêté de contribuer au financièrement de l'agence onusienne, arguant que le non versement de cette contribution entraîne automatiquement la perte du droit de vote. Le retrait des Etats-Unis avait provoqué une grande crise financière au sein de l'organisation, qui a dû gérer une amputation de 22% de son budget, passé de 653 à 507 millions de dollars.