L'Algérie et la Tunisie viennent d'achever le processus de lancement de leur zone de libre-échange, entamé en 2008, a-t-on appris dimanche auprès de sources douanières. L'entrée en vigueur de cette zone sera connue une fois que les deux pays auront échangé les instruments de ratification de l'accord de libre-échange, a précisé à l'APS M. Abalou Ibrahim, directeur de la fiscalité et du recouvrement à la Direction générale des Douanes. "Les deux pays ont jusqu'ici signé et ratifié l'accord, mais ne sont pas encore échangés les instruments de ratification", a-t-il fait savoir. Selon ce responsable, la date de l'entrée en vigueur de cette zone sera notifiée aux Douanes algériennes par le ministère des Affaires étrangères, conformément à l'article 8 du code des Douanes. L'Algérie avait signé cet accord avec la Tunisie en décembre 2008 mais ce n'est qu'en janvier 2010 qu'elle l'a ratifié. En juillet 2013 elle avait publié le décret relatif aux listes des produits, dont les droits et taxes seront supprimés en vertu de cet accord. "L'accord comprend deux listes de produits industriels qui seront exonérés des droits de douanes", a précisé M. Abalou. Les produits de la première liste seront totalement exonérés des droits de douanes dès l'entrée en vigueur de la zone, alors que ceux de la deuxième liste bénéficieront d'une réduction des droits de douanes à hauteur de 40%. Pour les produits agricoles et agroalimentaires, l'accord prévoit 25 contingents par an, dont les droits de douanes seront carrément supprimés à l'importation. Le reste des produits agricoles est exclu de cet accord et sera discuté après la cinquième année de sa mise en œuvre. L'Algérie et la Tunisie sont déjà liées par un accord de libre-échange multilatéral dans le cadre de la grande zone arabe de libre échange (Gzale). Mais l'accord bilatéral qu'elles s'apprêtent à lancer accordera plus d'avantages aux deux pays en matière d'échanges commerciaux que ceux prévus par la Gzale. En 2012, la Tunisie était le deuxième client de l'Algérie dans le monde Arabe et également son deuxième fournisseur mais avec une balance commerciale excédentaire en faveur de l'Algérie. Les importations de l'Algérie ont avoisiné les 407 millions de dollars en 2012, alors que ses exportations vers ce pays voisin ont atteint un milliard de dollars.