Une dizaine de partis politiques français et d'associations dont "Survie et Sortir du colonialisme" ont décidé de "chahuter" le Sommet sur la Paix et la Sécurité en Afrique, prévu les 6 et 7 décembre à l'Elysée, en organisant un "Contre-sommet" pour contester la venue à Paris de "dictateurs africains dont le Roi du Maroc". Initiée essentiellement par l'Association "Survie et Sortir du colonialisme", qui est membre observateur de la plate-forme Sahara occidental, la manifestation se déclinera sous deux évènements : un Tribunal citoyen, le mercredi 4 décembre, qui traitera la question du Sahara occidental avec la participation de Bachir Moutik, représentant en France de l'Association des familles des prisonniers disparus sahraouis, et un rassemblement de protestation, le lendemain, place de la République. Selon les organisateurs, le "Tribunal citoyen de la Françafrique" visera à établir un bilan de 50 ans de "françafrique et d'interventions françaises sur le sol africain". Le lendemain, un rassemblement inter-organisations est prévu place de la République pour dire que "la paix en Afrique ne doit pas se décider à l'Elysée avec des dictateurs". "Les organisateurs demanderont, à cette occasion, l'annulation du sommet, la fin du soutien diplomatique, économique, militaire, policier et des ventes d'armes aux régimes répressifs ainsi que la suppression des bases militaires françaises en Afrique", a appris jeudi l'APS auprès de l'un d'entre eux. Selon le secrétaire du Comité pour le respect des libertés et droits Humains au Sahara occidental (Corelso), Jean-Paul Le Marec, le mouvement associatif de solidarité avec la lutte du peuple sahraoui est "directement concerné" par la manifestation puisque, a-t-il affirmé, le gouvernement français "continue de soutenir le Maroc qui poursuit sa politique de répression dans les territoires occupés, condamne des militants sahraouis à de très longues peines de prison et refuse la mise en œuvre du référendum d'autodétermination". Un sommet "Pour la paix et la sécurité en Afrique" est attendu les 6 et 7 décembre à Paris, en présence d'une quarantaine de dirigeants africains. Outre des dirigeants africains, le sommet accueillera le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, le président du Conseil européen, Herman Van Rompuy, le président de la Commission européenne, José Manuel Barrosso, ainsi que la présidente de la Commission de l'Union africiane (UA), Nkosazana Dlamini-Zuma. Il sera consacré aux questions de défense et de sécurité dans le continent, qui feront l'objet d'une première table-ronde à huis-clos le 6 décembre, au cours de laquelle les participants examineront les menaces qui pèsent sur l'Afrique, dont le terrorisme, la piraterie et la sécurité des frontières.