Les ministres européens des Finances vont se retrouver mardi à Bruxelles pour convenir d'un mécanisme unique de sauvetage ou de liquidation des banques en difficultés de la zone euro. Pour tenter de trouver un compromis et "déminer le terrain", le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schauble, a reçu vendredi à Berlin ses homologues français, espagnol et italien, ainsi que le président de l'Eurogroupe Jeroen Dijsselbloem, le commissaire européen chargé des Services financiers, Michel Barnier et Jörg Asmussen, membre du directoire de la BCE. Une rencontre qui aura permis aux différentes parties d'assouplir leurs positions, selon une source européenne. Ainsi, l'Allemagne ne semble plus aussi hostile qu'avant au fait de confier à la Commission la décision formelle de liquider une banque, position défendue par la France pour des raisons d'efficacité. Berlin ne rejette plus non plus l'idée d'un fonds de résolution unique de la zone euro. Jusqu'ici, elle plaidait pour un réseau de fonds nationaux. Ce fonds serait abondé par les banques et serait sollicité en cas de faillite bancaire, permettant ainsi d'éviter de faire appel à l'argent public. Les partenaires européens butent néanmoins sur le champ couvert par le mécanisme. L'Allemagne souhaite que seules les plus grandes banques de la zone euro relèvent du mécanisme de résolution, soit les quelque 130 établissements qui seront supervisés en direct par la BCE, alors que la France tient au contraire à ce que toutes les banques soient couvertes, estimant qu'en cas de crise, les petites posent autant de risques que les grandes à l'ensemble de l'économie. Quant aux filets de sécurité, ou "backstops", "c'est un des points les plus importants de la discussion", explique une source diplomatique européenne. En effet, le fonds de résolution, abondé progressivement, ne sera pleinement opérationnel que dans une dizaine d'années. Or il faut rassurer les marchés dès maintenant. Plusieurs solutions sont à l'étude. L'une d'entre elles permettrait au fonds de résolution d'emprunter en cas de besoin de l'argent au Mécanisme européen de stabilité (MES), qui est financé par les Etats. Si les ministres ne parviennent pas à un accord mardi, une réunion supplémentaire pourrait avoir lieu la semaine suivante, le 16 ou le 18, selon les sources. La réunion de mardi sera précédée par un Eurogroupe lundi. Les ministres des 17 pays de la zone euro examineront la situation de la Grèce, où une nouvelle mission de la troïka des créanciers était prévue en janvier, mais a finalement été reportée, faute d'avoir obtenu la mise en œuvre de réformes demandées.