Plusieurs bases de données visant à mieux faire connaître le patrimoine algérien ont été élaborées dans le cadre des Programmes nationaux de la recherche (PNR), a-t-on relevé dimanche à Oran lors de la deuxième journée de la rencontre nationale consacrée à la présentation des projets concrétisés dans le domaine des Sciences humaines. Dans ce contexte, une base de données du patrimoine architectural algérien, accessible via le Net, a été élaborée par des chercheurs de l'Université El-Hadj Lakhdar de Batna dans le but d'apporter davantage de visibilité à ce segment encore méconnu. "Mise à part les quelques photos reproduites çà et là au niveau de certains guides touristiques, les richesses patrimoniales du pays sont inaccessibles à la fois au grand public et aux spécialistes", expliquent les auteurs, issus du département d'architecture de l'établissement d'enseignement supérieur précité. Faisant valoir l'importance de ses travaux, la même équipe de chercheurs observe que "pour un touriste qui veut préparer son voyage en Algérie, tout comme un scientifique, il lui est pratiquement impossible d'avoir quelque renseignement sur un monument quel que soit son emplacement sur le territoire national". Le meilleur moyen et le premier réflexe actuel pour rechercher une telle information, étant d'effectuer une recherche sur le Net, les auteurs ont jugé utile de tenter l'expérience en variant autant que possible les mots-clés et les moteurs de recherche. "Le résultat est tout simplement décevant", ont-ils déploré, ajoutant qu'à l'exception de quelques photos prises par des amateurs, le patrimoine architectural algérien "est complètement absent du Net". Le projet concrétisé, qui vient combler le vide en question, permet, entre autres, "la sauvegarde graphique du patrimoine, sa valorisation et la promotion de la destination touristique Algérie, ainsi que la sensibilisation des citoyens à la richesse de leur propre histoire", a-t-on souligné. Des études ont été menées dans le même objectif par le Centre national de recherche en archéologie (CNRA) et l'Institut d'archéologie de l'Université d'Alger 2, consacrées respectivement à l'inventaire numismatique antique et à celui des sites préhistoriques dans l'Atlas saharien. D'autres équipes, membres du Centre national de recherche en anthropologie sociale et culturelle d'Oran (CRASC), se sont attelées, quant à elles, à la confection de dictionnaires des célébrités et des termes de la culture et de la civilisation. Ces ouvrages offrent un aperçu sur la culture algérienne à travers les noms de personnes et d'évènements célèbres ayant marqué la période de l'an 1000 à nos jours, les nouveaux écrivains édités durant la dernière décennie, et les lexiques de la littérature orale. Des thématiques variées ont également capté l'intérêt des chercheurs des quatre coins du pays, impliqués dans les PNR, les amenant à la constitution de bases de données dans divers domaines culturels tels le théâtre et les arts islamiques. De son côté, le Centre de recherche en économie appliquée pour le développement (CREAD Alger) a opté pour la mise en œuvre d'un Système d'information géographique (SIG) applicable à différents contextes urbains. Au registre "Education et formation", le CREAD a aussi contribué avec une étude sur l'implémentation de l'assurance-qualité dans l'enseignement supérieur, tandis que l'Université d'Oran s'est penchée sur les processus d'apprentissage en proposant un guide d'autoévaluation. La psychologie sociale n'est pas en reste dans les PNR, sachant que plusieurs travaux ont été menés en la matière, dont une étude sur les attentes et représentations des jeunes en Algérie, signée par des chercheurs de l'Université Mentouri de Constantine. Pour rappel, la rencontre nationale consacrée à la présentation des PNR en Sciences humaines s'est ouverte samedi pour trois journées d'activités au CRASC, basé à Oran. Cet établissement a été désigné par la Direction générale de la recherche scientifique et du développement technologique (DG-RSDT) pour le pilotage de quatre PNR thématiques ("Education et formation", "Population et société", "Culture et civilisation", et "Histoire, préhistoire et archéologie"). Près de 200 projets de recherche menés dans ce cadre ont été concrétisés et validés à l'échelle nationale, a fait savoir la présidente du Conseil scientifique du CRASC, Ammara Bekkouche.