La fonction publique compte près de 140.000 postes non pourvus, alors que les dotations budgétaires sont mobilisées par les lois de finances, a indiqué jeudi le ministre des Finances, Karim Djoudi. La fonction publique compte "deux millions de postes budgétaires, dont 140.000 postes vacants", a-t-il déclaré en marge de la présentation du projet de loi sur l'exécution du budget 2011. Un rapport de la cour des comptes fait état de milliers de postes budgétaires non pourvus jusqu'ici, alors que le chômage frappe une grande tranche des jeunes, notamment des diplômés. "La manière avec laquelle les secteurs organisent leur recrutement" est à l'origine de ce problème, a expliqué le premier argentier du pays. Selon le ministre, les entreprises et les organismes publics peinent, parfois, à trouver des candidats avec les profils exigés pour ces postes budgétaires. Cependant, a-t-il poursuivi, ces secteurs ont la possibilité, en vertu d'une instruction de la fonction publique, de restructurer ces postes budgétaires pour créer des emplois qu'ils jugent utiles pour leur fonctionnement. Au cours du débat qui a suivi la présentation de ce projet de loi, des députés ont décrié cette situation en s'interrogeant sur les raisons de la non consommation de ces 140.000 postes budgétaires. Des 140.000 postes budgétaires non pourvus, il a été recensé 42.500 postes dans le secteur de l'éducation, 10.740 dans la justice, 20.700 dans l'enseignement supérieur, 18.400 dans la santé, 6.300 dans la formation professionnelle, selon le député Lakhdar Khellaf du Front de la justice et du développement (FJD). Le secteur des affaires religieuses cumule 30.000 postes d'emplois, dont les dotations budgétaires ont été mobilisées sans donner lieu à des recrutements, selon le même député qui cite le rapport de la Cour des comptes. "En 2011, des jeunes chômeurs du sud et du nord du pays se sont affrontés aux forces de sécurité et incendié des infrastructures sans qu'ils sachent que le gouvernement a créé plus de 60.000 postes budgétaires", a dénoncé un autre député du FJD, Hassan Aaribi.