Au moins 88 personnes ont été tuées et 130 blessées en deux semaines d'affrontements entre tribus rivales à Sebha dans le sud de la Libye, a-t-on annoncé samedi de source hospitalière. "Depuis le déclenchement des combats le 11 janvier jusqu'à vendredi soir, le nombre des morts a atteint 88", a déclaré un responsable de l'hôpital de Sebha, Abdallah Ouheida, faisant état de plus de 130 blessés. Il a indiqué que le nombre des victimes pourrait être plus élevé, dans la mesure où d'autres victimes ont été admises dans d'autres établissements hospitaliers de la région. Le responsable a fait état d'"affrontements sporadiques" entre groupes armés samedi, sans faire état de victimes. Initialement, les affrontements ont éclaté entre les deux tribus rivales d'Awled Sleiman et les Toubous, avant que des partisans de l'ancien régime de Maamar el-Gueafi ne profitent des violences pour occuper une base militaire dans cette région. Selon le président du Conseil local de la ville, Ayoub Al-Zarrouk, des groupes armés pro-Kadhafi ont repris le contrôle de la base aérienne de Tamenhant, en banlieue, après l'échec d'une première attaque repoussée la semaine dernière par les forces gouvernementales. Le gouvernement avait alors affirmé que la situation était "sous contrôle" et qu'il avait envoyé des troupes supplémentaires. Contrairement aux affirmations des autorités, ces renforts ne sont pas encore arrivés dans la ville, a déploré M. Zarrouk. Vendredi soir, la présidence du Congrès général national (CGN, Parlement), a annoncé la formation d'une force chargée de rétablir l'ordre dans le sud libyen. Le CGN avait décrété la semaine dernière l'état d'urgence, sans que cette décision ne soit suivie de mesures concrètes.