Le climat d'insécurité continue de régner en Libye avec l'assassinat dans la nuit de samedi à dimanche du vice-ministre de l'Industrie à Syrte (Est), alors que des affrontements tribaux ont fait plusieurs morts dans le sud du pays. Dans la ville de Syrte, située à 500 km à l'est de Tripoli, Hassan al-Droui, vice-ministre libyen de l'Industrie et ancien membre du Conseil national de transition (CNT), a été tué par balles par des inconnus samedi soir, selon des sources sécuritaires et hospitalières. Il s'agit du premier assassinat d'un membre du gouvernement de transition, depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en octobre 2011. M. Droui était un ancien membre du CNT, bras politique de la rébellion qui a renversé le régime de Kadhafi. Il avait été nommé vice-ministre de l'Industrie par le premier chef de gouvernement de transition, Abdelrahim al-Kib. Hassan Al-Droui a été maintenu à son poste par le Premier ministre actuel, Ali Zeidan. Il était originaire de la ville de Syrte, dernier bastion de l'ancien régime. Toujours dans la même région du pays, en l'occurrence, l'Est, un membre des forces de sécurité libyennes a été tué lundi dernier et un autre blessé dans l'explosion d'une bombe devant un tribunal de la ville de Benghazi. «L'agent Mohamed al-Abidi chargé de la sécurité du tribunal a été tué sur le coup, alors que son collègue blessé lors de l'explosion a été évacué vers un hôpital de la région», avait indiqué une source sécuritaire. Une autre attaque à la bombe a eu lieu simultanément dans une agglomération du centre de Benghazi, faisant un blessé parmi les habitants, selon une source hospitalière. Le sud libyen, pour sa part, n'est pas épargné par les violences : au moins 19 personnes ont été tuées et 20 autres blessées samedi dans des affrontements entre tribus rivales dans la ville de Sebha, selon les autorités locales. Ces affrontements ont éclaté entre les Toubous et Awled Sleiman après la mort jeudi du chef d'une milice de la tribu arabe d'Awled Sleiman qui accuse les Toubous d'être derrière ce meurtre, ont précisé des sources locales. Les violences survenues à Sebha sont les plus importantes entre les deux tribus depuis le cessez-le-feu conclu en mars 2012 pour mettre fin à des combats ayant fait près de 150 morts et 40 blessés. Les affrontements tribaux à Sebha pourraient, selon des observateurs, affecter la production dans plusieurs champs pétroliers de cette région désertique au moment où le pays fait déjà face à une crise pétrolière sans précédent en raison du blocage depuis juillet des principaux terminaux pétroliers dans l'est du pays. Depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi, les autorités de transition libyennes peinent à mettre en place une armée et une police professionnelles leur permettant d'asseoir leur pouvoir et de maintenir l'ordre dans ce pays en proie à l'anarchie. Sur le plan politique, le Congrès général national (CGN), ne tiendra pas sa réunion dimanche faute d'accord sur le sort du gouvernement d'Ali Zeidan après plusieurs jours de tractations politiques, selon un parlementaire. Pour tenter d'éviter le vote de défiance, Ali Zeidan avait annoncé la semaine passée qu'il allait procéder bientôt à un vaste remaniement ministériel. La priorité du nouveau cabinet, qui sera composé essentiellement de technocrates, selon les dires de M. Zeidan, devrait trouver une solution à la crise en Cyrénaïque dans l'est du pays. Un mouvement se présentant comme autonomiste dirigé par Ibrahim Djathran, une des célèbres figures de l'insurrection contre le guide libyen, y contrôle depuis six mois plusieurs ports. R. I.