Des affrontements ont repris à Sebha lorsqu'un groupe armé a pris le contrôle d'une base militaire après plusieurs jours d'une relative accalmie, selon le gouvernement libyen. Après des heurts dans le Sud et des rumeurs sur l'implication des partisans de l'ancien dirigeant assassiné Mouammar Kadhafi, le Congrès général national (CGN), la plus haute autorité en Libye, a décrété l'état d'urgence, samedi soir. Le Congrès a pris cette décision au cours d'une «séance extraordinaire» consacrée à la situation à Sebha, dans le Sud, théâtre d'affrontements tribaux depuis plusieurs jours, a annoncé le chef du gouvernement, Ali Zeidan, à la télévision. Des affrontements ont repris samedi à Sebha lorsqu'un groupe armé a pris le contrôle d'une base militaire, après plusieurs jours d'une relative accalmie, selon le gouvernement. La semaine dernière, des combats entre des tribus locales y avaient fait une trentaine de morts. Des sources locales affirment que le groupe armé est composé de partisans de Kadhafi. Dans la soirée, le porte-parole du ministère de la Défense, Abderrazak Al-Chebahi, a annoncé que l'armée avait repris le contrôle de la base militaire de Tamenhant. M. Chebahi a confirmé que ce groupe était composé de partisans de l'ex-leader libyen assassiné en octobre 2011. Selon certaines sources médiatiques, des défilés de pro-Kadhafi ont été organisés dans certaines villes à l'ouest de Tripoli, en particulier à Ouercheffana et Al-Ajilet. Quelques photos ont été postées sur Facebook, sans qu'il soit possible de les authentifier. Ces rumeurs sont également alimentées par des chaînes de télévision qui diffusent depuis l'étranger. Ali Zeidan a mis en garde contre la propagation de ces informations qui visent, selon lui, «à provoquer une crise dans le pays». Il a également assuré que la situation était «sous contrôle» à Sebha, tout en annonçant l'envoi d'ex-rebelles en renfort dans cette ville. En l'absence d'une armée professionnelle, les autorités font régulièrement recours à ces anciens rebelles qui avaient combattu l'armée libyenne. Le sud libyen est également régulièrement le théâtre d'affrontements meurtriers entre les tribus arabes et celle des Toubous. Les combats les plus meurtriers y ont eu lieu en 2012, faisant près de 150 morts, avant qu'un cessez-le-feu ne soit conclu. Les Toubous, d'origine subsaharienne, vivent à cheval entre la Libye, le Tchad et le Niger, et dénoncent leur marginalisation au sein de la société libyenne. Ils sont régulièrement accusés par les autres tribus de compter dans leurs rangs des combattants étrangers, venus notamment du Tchad. Les tribus arabes dénoncent l' «inaction» du gouvernement face à une «invasion étrangère».