Les chiffres annoncés pour le suivi de la grève à laquelle ont appelé l'Union nationale du personnel de l'éducation et de la formation (UNPEF) et le Conseil national des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (CNAPEST), sont diamétralement opposés, selon qu'ils émanent de ces syndicats ou des directions de l'éducation dans les wilayas du centre du pays. A Blida, le chargé de la communication du CNAPEST, Bendehib Smail, a annoncé un taux de suivi de 100% dans le cycle secondaire, de 30% dans le moyen et 5% dans le primaire, selon les informatisions recueillies, mardi, par l'APS. L'APS n'a pas pu recueillir l'estimation du taux de suivi de la direction de l'éducation de la wilaya, en dépit de multiples tentatives pour la joindre. Dans la wilaya de Médéa, le taux de suivi de cette grève a été estimé à 60%, dans le cycle primaire, par le chef du bureau de l'UNPEF, Yakoub Lebane, qui a, également, annoncé des taux de suivi de 30 à 40%, pour le cycle moyen et de 55% pour le secondaire. La direction de l'éducation de la wilaya a estimé, pour sa part, le taux de suivi de cette grève, entre 13 et 17%, pour les 3 paliers éducatifs. A Djelfa, la direction de l'éducation a annoncé un taux de suivi "faible", estimée à 3,77%, soit près de 616 employés du secteur grévistes, contre un taux de 9,19% dans le secondaire. Le coordinateur de wilaya du CNAPEST, a fait part à l'APS, de son côté, d'un taux de suivi de 70,59 % dans le secondaire, 60,71% dans le moyen et 42,25% dans le primaire. Dans la wilaya de Chlef, la direction de l'éducation a affirmé que le taux de suivi de la grève n'a pas dépassé les 4,94 % dans le moyen et les 17,32% dans le secondaire et le technique, tandis que les deux syndicats grévistes ont fait part d'un taux de suivi de 20% dans le moyen et de 55% pour le secondaire et le technique. Le mot d'ordre de grève a été diversement suivi dans la wilaya de Bejaia, où le coordinateur du CNAPEST, M. Zenati , a annoncé un taux de suivi de 90% pour le cycle moyen et de 40% pour les deux autres cycles, tandis que la direction de l'éducation l'a estimé "très faible" dans le cycle secondaire, et sans aucun impact sur les autres paliers. Dans la wilaya de Tizi-Ouzou, la grève a été suivie à des degrés divers au niveau des trois cycles de l'Education nations, selon les estimations du CNAPEST et l'UNPEF. Selon le CNAPEST la grève a été observée par 80% des enseignants du Secondaire, contre 20% pour le moyen et 10%c pour le primaire, soit un taux moyen de suivi d'environ 40%, tel qu'affirmé par le responsable du bureau local de ce syndicat, Goucem kamel. L'UNPEF revendique, quant à lui, selon le président du bureau local, Ait Gharbi Larbi, un taux de suivi de 50 à 60 % au niveau des collèges et des écoles primaires, alors que le taux de suivi a tourné, selon lui, entre 25 et 30% dans le secondaire. Contacté pour avoir sa version, le directeur du secteur de l'Education a signifié à l'APS, par l'intermédiaire d'un employé de son secrétariat qu'il "n'a aucune déclaration à faire pour la presse". La grève a été par ailleurs marquée, dans la wilaya de Tizi-Ouzou, par "le refus des enseignants d'accuser réception des mises en demeure les sommant de rejoindre leurs postes de travail", a affirmé le président du bureau de wilaya du Conseil national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (CNAPEST). "Les enseignants des trois paliers ont refusé d'accuser réception des mises en demeure qui leur ont été présentées par les responsables des établissements scolaires, suite à la décision de justice, prise en référée sur demande du ministère de tutelle, et qualifiant le mouvement (grève) d'+illégal+", a déclaré à l'APS Goucem Kamel. Motivant ce refus, ce syndicaliste a qualifié cette mesure de " moyen de pression arbitraire, alors que les enseignants n'ont fait qu'exercer un droit syndical consacré constitutionnellement, pour appuyer des revendications socio-professionnelles". Se prononçant, pour sa part, sur cette décision de justice, le bureau de wilaya de l'Union des personnels de l'Education et de la formation (UNPEF), deuxième syndicat ayant appelé à la grève, a considéré, par la voie de son président, Ait Gharbi Larbi, que celle-ci "constitue un indice de la réussite de la grève, qui se poursuivra jusqu'à la satisfaction de nos revendications, malgré les intimidations". De leur côté, des parents d'élèves rencontrés à hauteur de la direction de l'éducation ont fait part à l'APS de leur appréhension de voir la scolarité de leurs enfants compromise, en cas de persistance de la grève, surtout pour les élèves des classes terminales qui se plaignent de "la cadence effrénée d'exécution des programmes, conséquence des retards induits par ces grèves cycliques", tel que l'avaient signifié des élèves des lycées 20 août et Abane Ramdane de la ville de Tizi-Ouzou, qui avaient recouru, récemment, à des marches dans la rue pour demander "la délimitation des cours concernés par l'examen du Bac".