Le ministre d'Etat, ministre de l'Intérieur et des collectivités locales, Tayeb Belaiz, a affirmé dimanche à Ghardaïa qu'une enquête "est ouverte pour déterminer les responsabilités de chacun dans les événements de Ghardaïa". S'exprimant à l'issue de rencontres organisées séparément avec les parties en conflits, le ministre a réaffirmé que l'Etat est déterminé à appliquer les lois de la république "dans toute leur rigueur" contre toutes personnes impliquées dans les actes criminels et de vandalisme perpétrés à l'encontre des personnes et des biens. M. Belaiz a promis que des investigations "très poussées" seront menées par les services concernées en vue d'identifier les fauteurs de troubles et les personnes à l'origine de ces événements et de les présenter à la justice. Des enquêtes administratives seront également ouvertes contre toute personne ayant commis des dépassements dans l'exercice de ses fonctions, a-t-il ajouté. L'Etat va agir "avec rigueur et équité", conformément aux décisions de justice, contre les malveillants et les fauteurs de troubles, a-t-il souligné, précisant que les décisions de justice et autres décisions administratives prises à l'encontre des auteurs de faits vérifiables "seront rendues publiques et les citoyens en seront informées". M. Belaiz a également annoncé le renforcement du centre "opérationnel" de sécurité mis en place en février dernier et cogéré par la gendarmerie et la sûreté nationales, dans le but de rétablir l'ordre et mettre fin aux échauffourées entre les individus dans la région de Ghardaïa. Evoquant succinctement les différentes rencontres avec les parties en conflits, le ministre de l'intérieur a révélé que l'ensemble des interlocuteurs "appellent à l'application de la loi et au renforcement du dispositif de sécurité dans la région de Ghardaïa, et au rétablissement de la paix dans la région". La sécurité et la paix "pierre angulaire du développement" ne peuvent être réalisées, qu'avec la conjugaison des efforts de tous, a-t-il soutenu, avant d'appeler l'ensemble des citoyens à "contribuer à la restauration de la quiétude dans la région". "Le calme et la quiétude seront rétablis à compter d'aujourd'hui", a promis le ministre de l'intérieur devant les responsables de la sécurité nationale présents, le commandant de la gendarmerie nationale, le général-major Ahmed Bousteila, et l'inspecteur général de la direction générale de la sûreté nationale (DGSN), Mohamed Haoulef. En rencontrant les membres de la société civile de Ghardaïa, le ministre de l'intérieur et les responsables de la sécurité ont affiché, devant le Premier ministre par intérim, Youcef Yousfi, leur détermination à lutter contre toute forme d'incitation à la violence et à tout phénomène pouvant affecter la sécurité à la fois du citoyen et de ses biens. Auparavant le Premier ministre par intérim et la délégation qui l'accompagne ont présenté leurs condoléances aux familles des trois victimes des récents événements de Ghardaïa. Accompagné du ministre d'Etat, ministre de l'Intérieur et des collectivités locales et des responsables de la sécurité, M. Yousfi, s'est déplacé samedi tard dans la soirée à Ghardaïa, pour s'enquérir de l'évolution de la situation suite aux évènements ayant secoué la ville. Pas moins de soixante-quatre (64) locaux à caractère commercial et d'habitation et onze (11) véhicules ont été saccagés, pillés avant d'être incendiés dans de violents affrontements ayant opposé depuis mercredi soir des groupes de jeunes rivaux, dans différents quartiers des communes de Ghardaïa et Bounoura, selon un bilan provisoire des services de la wilaya. Des édifices publics et du mobilier urbain ont été saccagés, en plus du siège du parti FLN, situé à la place du marché de Ghardaïa, qui a été incendié, a constaté un journaliste de l'APS.