Les incidents de Ghardaïa ont été au centre des sorties électorales d'Abdelaziz Belkhadem, représentant du candidat Abdelaziz Bouteflika, et du candidat Abdelaziz Belaid, du Front Al Moustakbal, dimanche, dernier jour de la campagne pour la présidentielle de jeudi prochain. "Il faut s'éloigner de tous les facteurs de division, notamment religieux", a averti M. Belkhadem à Alger, rappelant que "des parties prônent la division sur une base tantôt régionale, tantôt confessionnelle ou linguistique". Selon lui, les incidents de Ghardaïa s'expliquent par des différends matériels et non religieux, entre les citoyens de cette wilaya, appelant à cet égard à "éviter de politiser de tels litiges qui doivent être soumis à la justice". M. Belkhadem a estimé, dans ce cadre, que "la force et la richesse de l'Algérie sont puisées dans la diversité de sa population à laquelle nous devons demeurer attachés car le pays a besoin de tous ses enfants", avant d'inviter les électeurs à se rendre en force aux urnes pour choisir l'homme le plus apte à conduire le pays. "Ceux qui s'abstiendront de voter seront comptés parmi les boycotteurs même s'ils n'en font pas partie", a-t-il dit, affirmant que "ceux qui doutent de l'intégrité du scrutin (...) et qui appellent le peuple à sortir dans la rue, anticipent sur les faits car ils manquent de confiance et veulent justifier leur échec à mobiliser (leurs) partisans". De son côté, le candidat Belaid qui a qualifié de terreau fertile à "toutes les manipulations politiciennes", la wilaya de Ghardaïa, théâtre de douloureux incidents entre jeunes, a estimé que "le problème dans cette région est beaucoup plus d'ordre social, marqué par le chômage et la crise de logement". M. Belaid a assuré ne pas faire partie de "ceux qui font de la politique en investissant dans les douleurs des Algériens", ajoutant que s'il y avait "un pour cent" d'espoir de contribuer à la normalisation de la situation dans la région, il se déplacera "tout de suite" à Ghardaïa. Le plus jeune candidat à la magistrature suprême, a dans le même sens déploré le "manque d'éthique" dans la pratique politique, affirmant qu'"à présent les solutions" pour la crise de Ghardaïa n'étaient pas entre ses mains. "Nous ne pouvons pas construire un Etat en usant de la violence et du chantage. Les hommes politiques sont traités de tous les noms quand ils manquent d'éthique politique et exploitent les situations conflictuelles ou de malentendus entre Algériens", a-t-il souligné. "Pour nous, la violence engendre la violence et le Front El Moustakbal met toujours en avant la sagesse, le dialogue et l'unité du peuple" pour régler les problèmes, a-t-il dit, formant le voeu que le scrutin se déroule dans la "transparence". Alors que la campagne électorale s'achevait ce dimanche, à minuit, le scrutin s'est poursuivi pour la seconde journée dans les 398 bureaux de vote ouverts à l'intention des électeurs de la communauté algérienne établie à l'étranger. Ainsi, une " forte affluence" des électeurs a été enregistrée à Marseille, durant cette seconde journée du scrutin, marqué par ailleurs, par une "ambiance conviviale", à Nantes, selon les envoyés spéciaux de l'APS dans ces deux villes françaises, alors qu'une "affluence appréciable" a été observée à Ammam (Jordanie) et que les électeurs algériens établis à Montréal y ont débuté le vote "timidement".