Le ministère de la Jeunesse et des Sports (MJS) a encore émis des réserves par rapport aux compétitions professionnelles et semi-professionnelles initiées par l'Association internationale de boxe amateur (AIBA), affirmant cependant qu'il n'était pas contre la création de clubs professionnels, à condition que cela se fasse dans la transparence. L'instance internationale de boxe avait décidé de créer fin 2010 une troisième voie, semi-professionnelle, sous le nom de World series of boxing (WSB), mettant en lice des équipes, appelées franchises, avant de lancer sa nouvelle compétition professionnelle, l'APB (AIBA pro boxing), le 24 octobre prochain. Les deux compétitions WSB et APB seront qualificatives aux jeux Olympiques de Rio de Janeiro en 2016 (JO-2016). Une équipe algérienne "Faucons du Désert" avait été créée en 2011 pour participer au championnat de la WSB, accompagnée pour sa première année par la Fédération internationale de boxe qui a dégagé une enveloppe aux boxeurs algériens. La gestion financière de cette franchise a suscité beaucoup de polémique, ce qui avait poussé le MJS à demander un bilan moral et financier pour en savoir un peu plus sur la gestion financière des "Faucons du Désert", sous la présidence de l'ancien patron de la Fédération algérienne de boxe (FAB), Abdellah Bessalem et du manager Azzedine Aggoune, l'ex-entraîneur national démissionnaire après les JO-2012 de Londres. "L'ancien bureau de la fédération a engagé cette instance dans la WSB dans l'opacité la plus totale, il n'y a aucune trace d'écrits à ce sujet. Mais malheureusement, la fédération a été obligée d'honorer ses engagements avec l'Association internationale de boxe pour ne pas être sanctionnée et c'est pour cette raison qu'on a donné notre accord pour continuer dans cette compétition", a expliqué à l'APS le directeur général du développement sportif au MJS, Mokhtar Boudina. "Une fois que cette compétition se terminera nous demanderons une évaluation sur le plan sportif", a-t-il fait savoir, critiquant le "flou" qui a entouré la gestion de cette franchise avant qu'elle ne soit prise en charge par la Fédération algérienne de boxe. "Il y a eu une période de flou, mais aujourd'hui, c'est la fédération qui prend en charge la WSB, une chose qui n'était pas claire avant. Le président de la FAB lui-même n'a pas trouvé de traces engageant la fédération dans cette formule", a ajouté M. Boudina. "En plus du manque de transparence, c'est une compétition qui ne fait pas l'unanimité au sein de la famille de la boxe. Il y a eu tellement d'opacité dans cette WSB que nous-mêmes nous n'avons pas été convaincus par les initiateurs de cette formule de compétition. D'ailleurs je ne sais pas quel est l'intérêt qui a précipité ce choix. Dans tous les cas, nous n'avons pas trouvé, même le bureau actuel, de traces sur les motivations qui ont amené à créer cette compétition", a-t-il ajouté. Le MJS demande de la transparence Concernant la nouvelle formule (APB) qui sera lancée par l'AIBA en octobre prochain, le même responsable a confirmé que la tutelle "a une stratégie pour gérer ces nouvelles donnes". "Il y a de nouvelles formules et nous avons une stratégie, car nous faisons la différence entre ce qui relève des intérêts des groupes et des personnes et ceux de l'équipe nationale", a martelé M. Boudina. "La loi est claire à ce sujet, la fédération peut opter pour n'importe quelle compétition développée par l'AIBA à condition que ce soit dans la transparence", a-t-il cependant précisé, ajoutant que le MJS était "pour l'ouverture sur la professionnalisation de cette discipline". "Mais que ce ne soit un professionnalisme déguisé, a-t-il averti. Nous ne pouvons pas financer des clubs privés sous couvert de l'équipe nationale". "Sur ce plan-là, nous suivons de très près ce qui se passe au niveau de la boxe avec le bureau actuel pour pousser les responsables à faire les choses dans la transparence. Les choix des compétitions doivent être assumés collectivement", a tenu à souligner Mokhtar Boudina. Dans ce registre, le directeur général du développement sportif au MJS a menacé de ne pas financer les compétitions qui "n'ont pas de motivations sportives". "N'importe quel système de compétition, s'il n'a pas l'aval du collège technique national et de l'assemblée générale et s'il n'y a pas de motivations sportives en premier lieu, nous ne le financerons pas. Maintenant, la fédération est libre d'opter pour les clubs professionnels puisque la loi algérienne le permet", a-t-il dit. "S'il faut créer des clubs professionnels, il faut le faire selon les lois algériennes pour qu'on puisse les voir sous le soleil du jour", a-t-il conclu. Pour leur part, les responsables de la Fédération algérienne de boxe ont tenu à préciser que l'APB "n'est gérée que par la fédération, à l'instar de la WSB", remettant en cause "l'autoproclamation" par Azzedine Aggoune, comme manager de quatre des meilleurs boxeurs algériens, en l'occurrence Mohamed Flissi (49 kg), Abdelkader Chadi (61 kg), Abdelhafid Benchabla (81 kg) et Chouaïb Bouloudinat (91 kg) dans le cadre de l'APB. Benchabla a été sacré champion du monde WSB en individuel, sous les couleurs du club sud-coréen de "Pohang Poseidons" à Guiyang (Chine) en 2011, décrochant du coup son billet pour les jeux olympiques 2012. Son coéquipier de la sélection algérienne, Chadi Abdelkader, avait remporté, quant à lui, le titre mondial par équipes dans la même compétition avec Paris United en 2011.