Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a mis en avant, mercredi à Alger, la poursuite des efforts déployés par le Mouvement des pays non-alignés, en faveur d'une mondialisation plus humaine, plus équilibrée et plus solidaire. "Il est donc essentiel que soient poursuivis les efforts déployés par notre Mouvement pour une mondialisation plus humaine, plus équilibrée et plus solidaire en vue d'une répartition des fruits du progrès universel en faveur de l'humanité tout entière", a souligné M. Sellal, dans une allocution devant la 17e Conférence ministérielle du MNA, au nom du président de la République, Abdelaziz Bouteflika. Evoquant cette mondialisation, il a relevé qu'elle avait certes, conduit à "une formidable explosion" des forces de production, estimant en revanche, qu'elle avait également "ouvert la voie à la spéculation et à l'économie virtuelle". "Il ne fait aucun doute que l'avènement d'une gouvernance mondiale que nos pays revendiquent depuis si longtemps est de nature à conforter et à soutenir les efforts de nombreux pays en développement afin de leur permettre de prendre part au processus de prise de décision", a encore souligné M. Sellal. Parmi les revendications du MNA, il a cité la réforme du système multilatéral qui, a-t-il dit, "commande d'imprimer davantage de cohérence politique et de convergence macroéconomique afin de l'adapter aux réalités nouvelles d'aujourd'hui". Dans ce cadre, il a cité que le renforcement du rôle de l'Assemblée générale et l'élargissement du Conseil de sécurité devant aller de pair avec une refonte des institutions économiques et financières internationales, devraient continuer à mobiliser toutes nos énergies. "Ce sont là (...), quelques défis et menaces qui nous interpellent tous et qui requièrent de notre part un engagement résolu pour raffermir notre solidarité collective et notre capacité à projeter le Mouvement des Non-alignés en tant que force d'action et de proposition susceptible de contribuer à l'enrichissement du débat international et aux processus de décision au niveau mondial", a-t-il indiqué. Abordant le chemin parcouru par le Mouvement, il a mis en avant "les immenses transformations" qui ont marqué les relations internationales suite à la disparition de l'antagonisme Est-ouest et la fin de la guerre froide. A ce sujet, il a estimé que le processus de démocratisation et d'ouverture des systèmes politiques ainsi que la généralisation de l'économie de marché se sont imposés en tant que normes dans les relations internationales d'aujourd'hui. "La démocratie et les droits de l'Homme ont enregistré des avancées substantielles partout dans le monde et dans nos pays en particulier", a-t-il dit. "L'économie mondiale a, pour sa part, enregistré des transformations profondes au cours de cette période", a-t-il relevé, estimant que "le phénomène de mondialisation et la révolution numérique ont permis de libérer des énergies considérables, bouleversé nos certitudes et nos schémas de pensée et opéré des reclassements importants au cours des dernières décennies permettant l'émergence de nouveaux acteurs dont le poids et l'influence sont, aujourd'hui, mondialement reconnus". Evoquant le terrorisme, associé à la criminalité transnationale et au trafic de stupéfiants, il a indiqué qu'il était devenu "un fléau d'une extrême gravité pour la communauté internationale s'attaquant au tissu politique, économique et social de nos Etat et tendant, progressivement, à étendre les zones d'insécurité et d'instabilité comme dans la région du Sahel". A ce titre, il a jugé "heureux" que la communauté internationale ait pris la mesure de cette grave menace et qu'elle ait décidé de lui opposer une riposte coordonnées et consensuelle tant au niveau des Nations unies que sur le plan régional. "Il est dès lors, de la plus haute importance que notre Mouvement poursuive son engagement collectif et solidaire et que ses Etat membres unissent leurs efforts en vue d'éradiquer ce fléau transnational", a-t-il plaidé. M. Sellal a également saisi cette occasion pour s'exprimer sur les réformes politiques et économiques engagées en Algérie dès 1988, ayant permis l'instauration du pluralisme politique et de l'économie de marché. "Bien que contrariée, au cours de la décennie 90, par l'irruption d'un terrorisme aux effets aussi dévastateurs que barbares, le processus de réformes structurelles a pu se poursuivre et s'approfondir, depuis 1999, grâce à la politique de concorde et de réconciliation nationale, de réhabilitation du rôle de l'Etat et de modernisation de l'économie", a-t-il rappelé. Dans ce cadre, il est revenu sur les élections présidentielles du le 17 avril dernier, affirmant qu'elles ont représenté "une étape qualitative nouvelle dans l'approfondissement de la pratique démocratique et la consolidation de l'Etat de droit".