Les opérations contre les milices armées "hors-la-loi" à l'ouest de Tripoli et à Benghazi sont placées sous le commandement des autorités qui tentent de reconquérir ces deux principales villes de Libye plongée dans les violences, a déclaré le chef du gouvernement Abdallah al-Theni. "Toutes les forces militaires ont été placées sous le commandement de l'armée pour libérer Tripoli et Benghazi, bientôt Inchallah (si Dieu le veut)", a dit M. Theni, cité samedi par la presse. Depuis la chute en 2011 du régime de Maamar el-Gueddafi, les autorités de transition ont échoué à former une armée régulière professionnelle et à asseoir leur autorité sur un nombre de milices armées. Le cabinet de M. al-Theni et le Parlement élu le 25 juin, ont dû s'exiler dans l'est du pays pour échapper aux milices qui ont pris le contrôle de la capitale fin août. Après des semaines de combats meurtriers, Fajr Libya, une coalition hétéroclite de milices islamistes et de la ville de Misrata, a chassé de la capitale les milices pro-gouvernementales de Zentan et y a installé un gouvernement parallèle. Après Tripoli, Fajr Libya a élargi ses opérations militaires à l'ouest de la capitale. Les Zentanis et leurs alliés mènent toutefois depuis une semaine une contre-offensive sur plusieurs fronts dans les montagnes de l'ouest libyen dans le but de marcher sur Tripoli et la reprendre à Fajr Libya. M. Al-Theni a indiqué que les forces de Zentan avaient été placées sous le commandement de l'état-major, dans le but de reconquérir la capitale. Il a qualifié Fajr Libya de "milices islamistes hors-la-loi" et leur gouvernement d'"illégitime". Le chef de gouvernement a confirmé par ailleurs que l'opération "anti-terroriste" lancée par le général à la retraite Khalifa Haftar à Benghazi, était aussi "sous le commandement de l'état-major, du gouvernement et du Parlement". Le général Haftar, qui avait participé à la révolte contre el-Gueddafi, avait lancé en mai une opération baptisée "Dignité" contre les milices radicales qu'il a qualifiées de "terroristes". Il a été accusé dans un premier temps de tenter un "coup d'Etat" par les autorités qui l'ont ensuite soutenu.