Un nouveau pacte d'actionnaires transférant la majorité (51%) du capital social de ArcelorMittal Tébessa (AMT) à la partie algérienne a été signé dimanche à Alger. En vertu de ce pacte, 51% du capital social d'Arcelor Mittal Tébessa seront désormais détenus par l'Entreprise nationale du fer et du phosphate (Ferphos) (30%) et par le Groupe public algérien (Sider) (21%). Jusqu'ici, les deux mines de Ouenza et de Boukhadra (Tébessa) étaient détenues à 70% par le numéro un mondial de l'acier ArcelorMittal et à 30% par Ferphos. "Ce pacte d'actionnaires entre AMT, Ferphos et Sider a permis à l'Etat de récupérer la majorité du capital des deux mines de Tébessa", a souligné le ministre de l'Industrie et des mines Abdessalem Bouchouareb lors de la cérémonie de signature. Cette démarche, qui s'inscrit dans la politique de redéploiement du secteur des mines, sera adossée à un plan de développement et de modernisation des deux mines afin de les sécuriser et de les moderniser, a annoncé M. Bouchouareb. D'un montant de 76 millions de dollars, ce plan prévoit également d'améliorer la qualité des produits de ces mines, a-t-il ajouté. L'Etat algérien avait déjà pris le contrôle sur le complexe d'El Hadjar en augmentant à 51% sa participation dans son capital après la signature fin 2013 d'un nouveau pacte d'actionnaires entre le groupe public Sider et son partenaire ArcelorMittal. Cet accord vise à porter la capacité de production du complexe d'El Hadjar de 300.000 tonnes actuellement à 2,2 millions de tonnes par an en 2017. L'investissement consenti par les deux partenaires avoisinera un milliard de dollars, dont 720 millions de dollars représentant l'investissement direct destiné à moderniser le complexe. Dans ce cadre, Arcelor Mittal Algérie (AMA) et la Banque extérieure d'Algérie (BEA) ont signé dimanche deux conventions de crédit, l'une d'un montant de 600 millions de dollars pour financer une partie de ce plan d'investissement et de modernisation et l'autre d'un montant de 355 millions de dollars pour le financement des besoins en fonds de roulement. Ce plan d'investissement et de développement d'El Hadjar sera financé à hauteur de 600 millions de dollars par la BEA et de 120 millions de dollars par les deux actionnaires Arcelor Mittal et le groupe public de sidérurgie Sider, a indiqué à la presse le président du conseil d'administration de Sider, Hasnaoui Cheboub, en marge de la cérémonie de signature. ArcelorMittal, qui détient 49% du complexe sidérurgique, va participer à hauteur de 84 millions de dollars contre 36 millions de dollars pour Sider (51%), a précisé M. Hasnaoui. Le plan de développement d'El Hadjar prévoit la modernisation de la filière fonte du complexe par la rénovation complète du haut fourneau et des installations de préparation matière, aciéries et laminoirs existants. Il comprend également la construction d'une nouvelle filière électrique (Four électrique et coulée continue billettes) ainsi que le renforcement des capacités en aval avec l'implantation d'un nouveau laminoir de rond à béton et de fil machine d'une capacité de 1 million de tonnes. Selon le même responsable, la réhabilitation des installations actuelles et l'entrée en service de la nouvelle aciérie électrique sont prévues pour début 2017, date à laquelle les capacités de production peuvent être portées à 2,2 millions de tonnes annuellement. Ce plan de modernisation d'El Hadjar, fleuron de l'industrie nationale, a été conçu pour redresser le complexe qui s'est fortement dégradé ces dernières. "La signature de ces deux conventions est un moment important pour trouver des solutions définitives aux problèmes du complexe El Hadjar après un parcours assez difficile et intense", estimé M. Bouchouareb. Menacé par la fermeture à cause la vétusté de ses installations, la déperdition des compétences et l'instabilité sociale, ce complexe aura maintenant tous les moyens nécessaires pour atteindre ses objectifs, a affirmé le ministre.