L'Union européenne (UE) a alloué mardi 5 millions d'euros supplémentaires à un programme de création d'emplois de l'agence de l'ONU pour l'aide aux réfugiés palestiniens (UNRWA) à Ghaza. La contribution totale de l'UE à ce programme lancé en 2011 s'élève désormais à 19,5 millions d'euros, selon un communiqué de l'UNRWA. Selon l'UNRWA, 45,5% des réfugiés de Ghaza --qui constituent 75% de la population de la petite enclave côtière-- sont au chômage, un chiffre record depuis 2000, après huit années d'un blocus israélien. Et chez les moins de 30 ans, qui constituent plus des deux tiers de la population totale, le chômage monte à 63%, d'après l'ONU. Le directeur des opérations de l'UNRWA à Ghaza, Robert Turner a mis en garde qu'"à Ghaza, comme partout ailleurs dans le monde, le manque d'emploi peut mener à une frustration grandissante et à la désespérance". "Les gens ne peuvent pas sortir de la bande de Ghaza pour travailler en raison des restrictions de mouvements et de l'inaccessibilité des marchés. Créer des emplois n'est pas seulement un moyen de soulager les difficultés économiques à court terme, c'est aussi une façon de créer de l'espoir", a-t-il souligné. La nouvelle dotation européenne, décidée après que de nombreuses entreprises ont été touchées par l'agression israélienne l'été dernier (ayant fait plus de 2.200 morts, principalement des civils) "donnera une opportunité d'emploi de court terme à 4.800 réfugiés en situation vulnérable supplémentaires, notamment des femmes non-qualifiées", a assuré le représentant de l'UE, John Gatt-Rutter. Ces emplois concernent notamment les secteurs de l'agriculture et de la pêche, en difficulté à Ghaza, en raison entre autres de l'imposition par les Israéliens d'un no man's land sur les terres agricoles du nord de Ghaza et du blocus maritime qui empêche les bateaux de pêche de dépasser les six milles nautiques (11 km) de la côte. "Nous devons continuer à travailler avec tous les partenaires pour un changement fondamental en s'assurant que les strictes restrictions de mouvement soient levées, qu'il y a un vrai progrès de la réconciliation (entre partis palestiniens), pour un retour d'une Autorité palestinienne unique à Ghaza", dont Israël fait une condition sine qua non à la reconstruction, qui se fait toujours attendre, de Ghaza, a insisté M. Gatt-Rutter.