Le coordinateur humanitaire de l'ONU pour les Territoires palestiniens, James Rawley, a appelé hier lors d'une visite dans la bande de Ghaza à la levée du blocus israélien du territoire palestinien gouverné par le mouvement islamiste Hamas. «Nous constatons l'impact dramatique du bouclage et du blocus sur la population de Ghaza et à quel point les revenus de ces gens ont été réduits», a déclaré M. Rawley à des journalistes après une rencontre avec des pêcheurs dans la ville de Ghaza et des agriculteurs à Beit Lahia, près de la frontière avec Israël. «Ces restrictions touchent surtout les plus pauvres, elles entravent le développement d'une économie viable et augmentent la dépendance à l'aide», a-t-il souligné, cité dans un communiqué de l'ONU, lors de cette visite organisée par des ONG. «Nos produits sont toujours endommagés en raison de la fermeture du terminal. Nos fraises doivent transiter par quatre ou cinq stations avant d'être commercialisées par Kerem Shalom», unique terminal israélien pour le passage de marchandises avec Ghaza, a expliqué un agriculteur de Beit Lahia, Aymane Soubouh. «Nous espérons votre aide pour ouvrir les marchés de Cisjordanie à nos produits», a-t-il indiqué à l'intention des participants, des diplomates étrangers, parmi lesquels le chef de la délégation de l'Union européenne dans les Territoires palestiniens, John Gatt-Rutter. La quasi-interdiction des exportations, en particulier vers Israël et la Cisjordanie, qui avant 2007 représentaient 85% du marché des produits de Ghaza, obère tout réel développement, selon les rapports de l'ONU et d'ONG. Décrété en juin 2006 à la suite de la capture d'un soldat israélien – libéré en octobre 2011 en échange d'un millier de prisonniers palestiniens – le blocus terrestre, maritime et aérien d'Israël a été renforcé en juin 2007 à la suite de la prise de contrôle par le Hamas de la bande de Gaza, désormais considérée comme un «territoire hostile». Au titre de l'actualité politique, il est à signaler que le président palestinien Mahmoud Abbas a entamé hier une visite de trois jours au Liban. M. Abbas devait rencontrer le président libanais Michel Sleimane. Le principal sujet qui sera abordé par Mahmoud Abbas sera la «sécurité», notamment celle des camps de réfugiés palestiniens au Liban, a affirmé de son côté un membre de l'Institut d'études palestiniennes de Beyrouth, Michel Naufal. L'idée est de faire en sorte à ce que les réfugiés palestiniens se tiennent à l'écart du conflit syrien qui menace de s'étendre à toute la région. Selon les chiffres de l'ONU, près d'un demi-million de Palestiniens résident dans une douzaine de camps au Liban. Le président palestinien a effectué entre 2004 et 2011 six visites dans le pays du Cèdre.