L'universitaire Samir Farrah, chercheur au Centre des recherche en anthropologie sociale et culturelle (CRASC) d'Oran, a estimé que la femme algérienne est appelée à jouer un rôle "prépondérant" dans la vie politique nationale. Cet universitaire, membre d'un laboratoire de recherche du CRASC sur "les femmes élues et leur représentativité en Algérie", s'appuyant sur les données recueillies dans le cadre de ce projet, en cours de réalisation, a souligné, à l'APS, que la femme algérienne est appelé à assurer un rôle plus important encore sur la scène politique, notamment lors des prochaines échéances électorales. Pour lui, la femme en Algérie a réussi à se frayer un chemin, lui permettant dans le futur d'avoir une activité politique intense, surtout en ce qui concerne la direction des formations politiques et le renforcement de sa place au sein des assemblées élues nationales et locales. Avec l'analyse des données préliminaires, il apparait que la femme s'est adaptée positivement et rapidement aux mutations des systèmes politique et législatif, notamment en matière des avancées enregistrées dans son statut dans le domaine politique, ajoute le chercheur. Le chercheur a mis en exergue le fait que la femme s'est montrée consciente de l'importance de tirer profit de cette conjoncture favorable pour tracer des perspectives prometteuses en ce domaine. Pour lui, cette place qu'elles occupent au sein des partis ou des assemblées élues ne résulte pas seulement de la politique des quotas mais elle est le résultat et la conséquence des luttes et de l'expérience acquise par la gente féminine dans la scène politique. L'optimisme affiché par ce chercheur quant à l'avenir politique des femmes s'explique l'efficacité de leur contribution efficace au sein des partis et leur participation indéniable à la prise de décision au niveau des formations politiques et des assemblées élues nationale et locales. Dans ce cadre , le chercheur a estimé que le mécanisme mis en place par le Président de la république, Abdelaziz Bouteflika, pour une meilleure participation de la femme à la vie politique par le biais de la loi 2012 qui intervient dans le sillage de la révision de la Constitution de 2008 et surtout al'adoption de l'article 31 bis qui stipule que "L'Etat oeuvre à la promotion des droits politiques de la Femme en augmentant ses chances d'accès à la représentation dans les assemblées élues". Le même universitaire a considéré que ce mécanisme juridique a contribué à instaurer un climat propice et à encourager la femme algérienne à aller de l'avant et à augmenter ses chances pour une meilleure représentativité politique. D'autre part, le chercheur du Crasc a expliqué que l'intérêt porté par les femmes élues et activant dans le champ politique aux travaux du laboratoire auquel il appartient "traduit leur intérêt à prouver leur présence et de faire entendre leurs voix". -- la femme, au centre des recherches scientifiques -- Ce nouveau rôle que se fixe la femme algérienne reflète les mutations que connaît la société et la consécration de la démocratie en Algérie, sachant que le degré d'évolution de la démocratie dans le monde se mesure à travers un ensemble d'indicateurs, notamment la participation de la femme dans la vie politique et à la prise de décisions. Le même chercheur a expliqué que ces données ont poussé les membres de son laboratoire de recherche à s'intéresser à ce sujet, son accompagnement à travers une recherche scientifique s'étalant de 2013 à 2016. A ce travail collectif, prennent part des chercheurs du CRASC sous la direction du Dr. Benzenine Belkacem, spécialiste en affaires politiques. En attendant la collecte de toutes les données permettant leur analyse pour atteindre des résultats probants, l'équipe de recherche, composée de six universitaires, poursuit son travail sur le terrain auprès d'un large échantillon de femmes élues et d'animatrices politiques. Ce travail qui repose sur les méthodes d'interview et de sondage des femmes élues issues de différentes régions du pays à l'instar des wilayas du Nord, des Hauts Plateaux et du Sud du pays, en vue de dégager un échantillon représentatif et de tenter de comprendre l'intérêt porté par la femme à la participation politique. Ce projet académique prend en considération, ajoute le Pr. Farrah , le niveau d'études des femmes, en plus de leur milieu social, leur contribution à des activités associatives et autres. Le projet, une fois achevé, sera suivi par la tenue de conférences, rencontres scientifiques pour débattre des résultats, leur valorisation avant leur large diffusion, indique-t-on. Il est à rappeler que le Crasc s'est attelé, depuis sa création, à s'intéresser à la femme algérienne à travers plusieurs angles d'approche et d'étude. Parmi ses dernières publications, un cahier, paru en 2014, intitulée "Le mariage, mythe et réalité", un recueil des rapports de recherche sur le terrain traitant de plusieurs thématiques liées à la femme algérienne, comme le célibat, le divorce, l'organisation sociale du travail domestique et la vie conjugale etc.